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Bonjour à toutes et tous !
Enfin à l’heure ! Le paradoxe veut que ce soit la semaine durant laquelle un des thèmes est retard. La portée expiatoire du slam en question a été plus forte que je ne l’aurais imaginé !
Je pourrais vous faire plus attendre, mais vous avez déjà assez patienté ces dernières semaines, alors on passe aux textes.
Les versions audios sont disponibles en podcast juste à droite !
Bonne lecture !
Lundi 27/09/2021, Fais Dix Vers #344, Nuage
C’est une joie qui flotte dans des odeurs colorées,
Une mélodie en pelote au goût des heures dorées,
Et pourtant, ici, tout reste blanc,
À la merci de ce troublant semblant,
Un ciel feuilleté où une encre éclair aurait tout à écrire,
De quelques mots de lumière et de paroles de tonnerre,
Le regard effacé des nuages qui viennent s’y inscrire,
Fait poindre le sillage saphir d’une perle débonnaire,
Éveil d’une nuit blanche, rosée d’une pluie étanche,
Des nuages en avalanche d’un bonheur qui s’épanche.
Je continue sur des lundis d’inspiration ponctuelle. A ma fenêtre s’étendait un horizon joyeux et nuageux. C’est cette sensation que j’ai voulu retranscrire dans ce texte.
Mardi 28/09/2021, Fais Dix Vers #345, Sans thème
L’aiguille défile sur le cadran, pourtant l’écran reste blanc,
Pressé par le temps, je ne peux plus faire semblant,
Il faut que je pose un texte, quitte à en oublier le sujet,
J’ai su faire sans prétexte, mais je voulais m’en expurger,
Comme un poème de transition, là pour faire le nombre,
Comme un problème d’orientation quand le soleil sombre,
Je préfère écrire des rimes à l’ouest que de lâcher du lest,
Quitter le miroir aux alouettes pour me cacher du reste,
Je bous seul, sous pression, que ces lignes me consolent,
J’y prête seulement attention, c’était l’aiguille d’une boussole.
Me suis-je senti à ce point en retard que j’ai bloqué sur le texte de mardi ? Pas tout à fait, mais on n’en est pas si loin. Initialement, j’avais un thème, santé, pour évoquer la grève de SOS Médecin de lundi. Mais une journée au programme un peu chamboulé m’a complètement bloqué dans mon écriture. Le temps défilait, je ne parvenais pas à un texte satisfaisant. J’avais envie d’utiliser certains vers que je n’arrivais pas à enrober d’un propos suffisamment bon et pertinent. Bref, au moment d’enregistrer, je n’avais pas de quoi être fier. Alors j’ai écrit très rapidement ce texte d’instinct.
Mercredi 29/09/2021, Fais Dix Vers #346, Zut
Dans le bruit du bal des rois, au son des hautbois et des luths,
Je suis une bulle de désarroi au milieu des flûtes,
Elle déambule, distribue les coupes du vin de Reims,
Lorsque nos mains s’effleurent dans cette étincelle mince,
J’ai bu comme l’Ubu, pourtant je me sens perdre,
Début qui m’embue, elle a déjà ri d’un “merdre”,
Prince dans ses yeux saphir, elle m’offre un sacre bleu,
Couronnement de désir, sceptre d’un trouble jeu,
Mon zigue, dans un zeste de zèle, pressé, exulte,
J’hésite en zozotant, désolé, zézaie un zut.
Un thème proposé sur instagram que j’ai choisi parce que quand je l’ai découvert, il m’a laissé sans voix. Que faire d’un “zut”, un simple “zut” ?
Finalement, je vous propose cette petite histoire légèrement grivoise, qui joue avec les synonymes de “zut” et qui justifie son usage final.”Flûte”, “Mince”, “Merdre”, tiré d’Ubu Roi d’Alfred Jarry (qui se cache dans ce texte par ailleurs) et enfin “sacrebleu”.
Jeudi 30/09/2021, Fais Dix Vers #347, Retard
Prostré dans l’œuvre de Proust, j’ai apprécié les madeleines,
Si le temps, c’est de l’argent, j’en ai déchiré mon bas de laine,
Ma montre a goutté dans une flaque de temps perdu,
Moi qui ne cherchais qu’à séduire une ponctualité, éperdu,
Comme un Quasimodo agrippé au clocher d’une autre dame,
Comparse, est-ce la paresse qui m’entrave sans états d’âme ?
Lapin des pays d’Alice qui ne cèdent aux surannés délices,
Que ma toison se salisse si les retards sont mes vices,
Je cours encore les lièvres avec la naïveté du louveteau,
Si les madeleines calment ma fièvre, je goûterai des gâteaux.
Je vous en parlais en début d’article. Agacé par les retards accumulés (les compilations qui sortent en retard, des nouvelles sur lesquelles je n’avance pas, des projets que je ne lance pas), j’ai senti que j’avais besoin de traiter le sujet. La compilation publiée aujourd’hui est la preuve que ça a fonctionné (au moins un peu ! )
Vendredi 01/10/2021, Fais Dix Vers #348, Octobre
J’écris dans des sous-bois où sommeillent des feuilles rousses,
Là où l’automne aux abois réveille de païennes frousses,
Quand les nuits d’octobre absorbent les derniers jours de septembre,
Elles ornent les paysages d’une robe d’ocre et d’ambre,
Surgissent la mémoire des torques, le pouvoir des orbes,
Les contes et les légendes que nos histoires résorbent,
Filles d’une féerie effeuillée, à peine effleurée,
Où affleurent feux follets, faunes et elfes leurrés,
Tous ces rites anciens que s’approprièrent les saints,
On y reviendra, à tout ça, quand poindra la Toussaint.
Quoi de mieux que le premier octobre pour écrire un texte sur un octobre imaginaire et légendaire qui file de septembre à novembre ?
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