Les Egoèmes #25 – Rival à nu
Il est le moment de lancer la 25ᵉ édition des Egoèmes !
Et le thème de ce mois d’avril, alors qu’il ne faut pas se découvrir d’un fil : “Rival à nu”.
Que faire quand l’autre, l’antagoniste, l’opposé, le contradicteur se révèle à nous, dans toute sa faiblesse, sa vulnérabilité ?

Comment participer ?
Les participant·es ont une semaine pour envoyer leur création.
Date limite : jeudi 10 avril 2025 à midi
Adresse d’envoi : egoemes @ larathure.fr (sans espaces)
Conditions de participation : suivre les comptes Instagram @larathure et @lesegoemes .
Comme à chaque édition, un texte de calibrage sera partagé pour aider le jury dans son évaluation.
Le règlement complet est disponible ici.
Le jury de cette édition
Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de la précédente édition :
Retrouvez leur présentation et toutes les actualités du concours sur la page @lesegoemes.
Alors, prêt·e·s à dénuder le fil de vos pensées ?
Texte n°1– Joute oratoire
Des paroles ciselées produites sur le fil télévisé d’un débat
Par ma langue experte qui se castagne lors d’une joute oratoire;
Désarment mon adversaire politique en costume d’apparat,
Quand nous exposons sur des sujets cruciaux nos idées contradictoires.De mes discours émanent la verve d’un franc locuteur qui maîtrise ses sujets
De l’autre surgit la langue de bois d’un escroc en col qui débite de vains projets;
Le noeud de l’attention est accaparé par la lumière de mon esprit vif,
Qui tranche en répartis fatales les sophismes de l’opposant agressif.Ses réponses tressaillent au détour de ses mensonges flagrants
Quand il peine à placer des mesures concrètes qui mettent le public à cran;
Ses efforts de convaincre par de malicieuses tentatives volent en éclats,
Car j’épingle sans vergogne le rusé qui joue de démagogie sans égards.Le rival cloué au pilori par mes soins vigilants est mis à nu,
Il ne peut se débiner par de faux-fuyants d’un programme corrompu;
Je capte dans ses manœuvres faciles tous ses desseins frauduleux,
Qu’il propose au peuple déçu de ce énième scélérat à l’esprit véreux.
Texte n°2 – L’un comme l’autre
L’un et l’autre font la paire
Sans l’un, l’autre ne sert
A rien, à pas assez
A moins qu’un monde entier
Deux mains pour faire un son
Une fille ou un garçon
Comme les touches d’un piano
Noires et blanches en duo
Intrinsèquement Unis
De tous on s’enrichit
Frères, sœurs d’une autre mer
Accostons nos rivages
Avec nos riches bagages
Texte n°3 – Oeil pour dent
Si ma rivale était chauve,
Sous l’alopécie en morphose,
J’lui prêterai des poils de mon fauve,
Pour couvrir son crâne morose.Si mon rival était dépouillé,
De son précieux poulailler,
Je lui cuisinerai un œuf poché,
Pour son petit-déjeuner.Je ne connais aucun rival,
Qui ne porte un défaut
Que mon œil de chacal
N’ait noté en mémo.Si j’étais le nu du rival,
Je filerai vite chez moi,
Trouver un cache-poils,
En restant aux abois.Idéalement, cohabiter serait la panacée,
Mais, mes rivaux n’ont pas cette idée.
Ils préfèrent vous couper
L’herbe sous les pieds
Plutôt que de l’arroser.Alors, même si c’est œil pour dent,
Avoir en face un concurrent
Est bien plus marrant,
Qu’être seul en divaguant.
Texte n°4 – Mon propre ennemi
Je sais qu’elle m’aime
Mais le puis-je vraiment ?
Elle me cherche, me court après
Mais je la fuis
Pour une autre ombreUne ombre bien plus grande
Que j’ai tellement aimée
Et qui m’a rejeté
Mais je n’arrive pas
À y renoncerEt me voilà perdu
Entre deux ombres
L’une fuyante
L’autre me poursuivant
Et je suis condamné
Texte n°5 – Poème pour un pauvre type
Un jour je marcherai
Fier
Droit
Indépendant.
Mais pour l’heure je m’incline
9 longs jours je laboure
Pour l’heure je m’accouche,
Le soleil mon époux.
C’est de moi que j’accouche,
Du premier des enfants,
Dos courbé, à genoux
Un palmier comme refuge
Je questionne en silence :
Combien d’heures dois-je tenir ?
Tous ces jours, tous ces cris –
Ensevelis dans mon corps.
Tant de lieux calcinés,
Regrettés, reconstruits,
Labourés, désertés,
Avant d’être la nuit
Pérennité.
Réinventer n’est jamais qu’un oubli de ce qui a été si mal usé.
Texte n°6 – Éclat de femme libre
Sous la soie de mes jours, je suis femme douce,
Un murmure d’étoile, une lueur qui pousse.
Mais dans l’ombre des cœurs, où le vent se débat,
Je porte mes tourments, là où nul ne les voit.Rival à nu, sans masque ni armure,
Je fais face au mépris et brise l’injure.
Car je n’aime pas où l’irrespect s’égare,
Je suis flamme et rosée, un éclat sans fard.Femme tourmentée, oui, mais pas soumise,
Mes silences grondent comme une mer promise.
Sous mes cils baissés dort une force tranquille,
Un volcan endormi dans un écrin fragile.Je tends la main au monde, mais pas à la rancune,
Je danse avec la vie sous la pâle lune.
Et si l’on me blesse d’un mot acéré,
Je deviens tempête, un cri libéré.Rival à nu, je défie les regards,
Avec ma douceur comme unique rempart.
Car être femme n’est pas une faiblesse,
C’est un chant de courage et une tendre prouesse.Alors vois-moi ainsi : douce, mais entière,
Une âme en équilibre sur la lumière.
Je combats sans haine, mais avec dignité,
Puisque je suis une femme libre, et jamais enchaînée.
Texte n°7 – Anatomie d’un Duel Silencieux
Il portait une lune cousue dans la poitrine,
Des vents pleins de silence habitaient ses racines.
Sous sa peau de nuage, un orage oublié,
Et mes propres éclats dans ses yeux reflétés.
Nous étions deux miroirs, brisés par la lumière,
Deux masques opposés, sculptés dans la même pierre.
Il m’offrit une plume arrachée au destin,
J’y lus mes propres lignes, tracées de sa main.
Le sol ne savait plus qui tombait, qui tenait,
Le ciel hésitait, les étoiles se taisaient.
Rival sans le manteau, sans les crocs, sans le cri,
Me montra dans sa chute le contour de mon « oui ».
Il n’était plus l’ombre, ni moi la clarté —
Mais deux signes contraires d’une seule vérité.
Texte n°8 – La Pluie qu’il Lui Plut
Alors que cela semblait être un jeu,
Qu’il se plaisait à me montrer du doigt
En classe, récré, à le crier sur tous les toits,
Que j’étais petit, gros, peureux ;
J’ai lu un jour dans ses yeux,
Que lui aussi, semblait peu heureux.C’est alors qu’un marin de plus a embarqué
Sur le cargo des larmes refoulées
Voguant sur le fleuve intarissable de la vie
Un fleuve teinté de rouge noirci.Ici, opprimés et mafieux se côtoient,
Unis d’un serment de « On ne le dit pas »
On n’est pas si différent lui et moi
Des volontés brisées sous regards carnassiers
Finalement, je ne lui en veux pas
Car j’ai enfin un point commun avec quelqu’un.Pas besoin de nuages pour faire la pluie,
Il ruisselle constamment comme à Bury
D’une pluie amère et salée.
Texte n°9– Chéri ?
j… t… nous aimons aller au cinéma
imiter les mimiques dans le noir,
presque au fond des murs,
miauler à chaque coup bas,
imaginer plus que voir
ce que la vie a d’éraflures.j… tu… nous détestons dormir tôt :
par épuisement du sentiment
dire au revoir au réel
pour se donner au néant ;
divaguer sans les accrocs
que la nuit éveille.… tu, nous chérissons la chaleur ;
celle qui sur le corps chiffonne,
crie le charbon de l’aigreur
et arrache les cheveux ;
sous le coup des hormones,
chaparde tous nos vœux.TU hais mes niaiseries
– os de mes jubilations –
qui traînent encore dans mes jupes ;
TU méprises ces rêveries,
elles qui t’interdisent l’exultation
de me faire complètement dupen’est-ce pas chéri ?
Texte n°10 – Le pinson et l’éléphant
Il était une fois un ravissant pinson
Qui pour demeure avait d’un éléphant le dos.
Du matin jusqu’au soir il émettait des sons
Ô combien mélodieux, mi fa sol la si do,Qu’on venait l’écouter de toute la savane,
Ce qui rendait jaloux son hôte pachyderme,
Qui aurait tant voulu que l’oiseau mélomane
Cesse enfin sa musique, à ces chants mette un terme.Un jour que le pinson tenait la note mi,
de se taire il lui dit sur un ton péremptoire,
Déclarant tout de go : » moi aussi, mes amis,
Je suis un musicien au vaste répertoire !Si ma trompe est mon nez, c’est aussi un clairon,
Un tuba, un pipeau, ajoute l’éléphant,
Un hautbois, un saxo, poursuit le fanfaron,
Un trombone, un basson, et même un olifant ! «Et il se prend soudain, en secouant la tête,
À souffler fort, si fort, avec la dite trompe,
Que tous les baobabs tremblent sous la tempête,
Et que son auditoire à fuir se met en trombe !Ré mi fa sol la si, mi fa sol la si do,
On préfère ton chant, pinson aux jolies plumes,
À ces barrissements, émis par un lourdaud,
Qui ont moins d’harmonie qu’une corne de brume !
Texte n°11 – Nuage
De rives en âge
de te sentir à nue-age
et ma rivale
Texte n°12 – Chorémachie
Tu t’es jeté contre moi
Le sourire croc les poings cailloux
Mâchoire-étau souffle torrentEt en quelques secondes
Ma joie en boue
Et la ceinture de mes bras-sangEt en peu de temps
La frontière déshabillée
Les distances bien dénudéesSur ta chemise une île de peau
Sur ton œil un pochoir bleu
Sur ton ventre un plat marteauTu t’es jeté sur moi
Rixe magnétique cacique tambour
J’ai répliqué bien duel bien bastonDans la rage mâle d’un match antique
Dans la mêlée des corps heurtés
La chorémachie des luttes sauvages
Texte n°13 – combat_épique.exe
Le tonnerre gronde et la musique épique
En haut du grand volcan où la lave crépite
Face à mon adversaire, mon ennemi juré
Mon unique rival et depuis des annéesNos lames se croisent et se recroisent encore
J’y met mon âme mais il y met son corps
Et quand dans un souffle, ma garde vient se baisser
C’est depuis mon dos que ressort son épéeIl baisse les yeux, et s’excuse, l’air meurtri
Ma tête heurte un rocher, le sol est chaud et gris
Il s’assied près de moi, fixant le cratère
Se demandant s’il avait enfin vengé son pèreSi toutes ces années de poursuites, de combats,
De ruses, d’enquêtes, de sacrifices, et de coups bas
Si tout ce temps perdu valait le sang coulé
Et si pour un royaume il fallait tout oserSi peu après ces mots j’ai dû perdre le fil
Concentré sur ma mort et ma vie qui défile
Je crois qu’il parle toujoursSi son sang sont ses flots
De paroles, de sanglots
J’ai gagné à mon tourMoi je suis mort très vite
Pour lui c’est bien plus triste
Car il meurt chaque jour
Texte n°14 – #MeToo je veux te baiser
Que faire
De cette douleur aigüe
Qui broie mon corps…
Je reste prisonnier.ère de la mémoire de son truc contre moi
Juste envie de vomir
Les veines de la nuit me serrent
Je frôle le malaise et je veux que mes lèvres se taisent à jamais
J’aimerais trouver un couteau pour me défaire de ces cordes
Je trouve juste une petite cuillère pour ramasser mon chagrin
C’est triste de regarder ce fameux couteau se retourner contre moi à chaque fois que je fais l’amour
Les larmes coulent en corps
Plusieurs fois je recouds les trous des intrusions
Je pose ma souffrance à côté de mon corps
J’astique mes muqueuses
Rien ne s’en va
Et j’essaye en vain
Mais c’est son corps qui est malade…
…Je le laisse pourrir au bord de la route
Texte n°15 – À toi
Approche, gredin !.. Coup au foie, sans crier gare !.. Te voici, canaille !..
Bataillons ensemble, misérable !.. Œuvrons ensemble, grandiose !..
Tes regards d’acier cisaillent l’âme, qu’importe !.. Valser, danser !.. Tes regards seront ritournelles, ronds de jambes..
Et le vent, et la pluie, et l’orage !.. Oui !.. Tonnent les tempêtes !.. Furie de tes regards !..
Tu œuvres dans l’ombre, en silence.. Tu détruis en pleine lumière, au zénith !.. Face à l’astre, tu réduis l’âtre à n’être rien.. Mais tout est là..
Gestation du vertige.. Je te veux, te hais.. Viens, combattons.. Fourbissons nos armes.. Pointe au menton, je ne crains plus..
Frissonne dans ton hiver, tes coups sont mes marches.. Tu peux critiquer, le cuir s’épaissit..
À toi, terrible rival.. À toi, mon frère.. À toi, furieux miroir.
Texte n°16 – L’autre rive
On s’observe à la dérobée,
Chacun protégé, sous ses dunes de rancœur.
L’eau n’a pas coulé sous les ponts,
Pour hydrater nos lèvres asséchées
Par le sel corrosif de nos quérulences.
Nos bouches gercées continuent de vomir
Des flots tranchants de glace.
On n’écoute plus, assourdis par nos distances,
Nos âmes voilées par la rage,
Pâles déguisements de nous-même,
Chacun à compter nos grains de sable,
Comme on chérit le plus cher des enfants.
Si seulement on osait dénuder nos cœurs,
Libérant nos carapaces aux vents,
Les yeux enfin offerts aux rivages.
Que verrions-nous sur l’autre rive ?
Texte n°17 – Égos rivaux
Rival à nu,
Sur la rive droite.
Démuni,
Munitions
À terre !Rival à nu,
En un rêve ému.
Inouï,
Émotion
Délétère.Rival à nu, âme dénudée
Sans masque ni faux semblants.
Rivalité, larmes éhontées,
C’est fou c’qu’on est ressemblants !Nos cœurs sont enchaînés
Nos langues, déchaînées.
On se trouve un ennemi
Pour fuir nos ennuis.Nos égos indemnes,
Égoïstes rivaux
Deviennent égoèmes
Et tombent les fardeaux.Il en faut des poèmes
Pour offrir nos âmes.
Comprendre que, bohèmes,
On se crée des drames.Rival à nu,
Baisse les armes !
Rivaux
Amis,
Sans haine !Rival à nu,
Cesse les drames !
Ennemis
Alliés,
Sans peine.
Texte n°18 – La Reconnaissance du Cœur
Rien n’est plus savoureux,
Que la familiarité de ce que le cœur reconnaît déjà.La rétine perçoi, puis donne voix.
Peut-être… Aujourd’hui,
Je comprends le coq quand il voit le soleil.
Te voir me donne envie de chanter.
Texte n° 19 – cadeau régal
la viande flûte
mon chant rapièce le silence
Et le rêve en fin nu n’est qu’un fichu squelette
Texte n°20 – L’un tombera
Ils se font face, l’œil noir, le souffle court.
Deux ombres dressées au seuil de la fin.
Le ciel retient son cri, figé pour toujours,
Le jour recule, avalé par le destin.Ils furent amis, le mot brûle les lèvres.
Le passé s’effrite sous leurs pas glacés.
Leurs souvenirs pendus aux mêmes fièvres,
Ne sont plus que cendres à piétiner.Ils avancent, lourds de rancunes muettes,
Leurs armes pleurent dans leurs mains d’acier.
Plus rien de tendre, plus rien de poète,
Seulement l’écho d’un pacte brisé.Un seul vivra, l’autre nourrira la terre.
Tel est le prix d’avoir trop aimé.
La trahison est une flèche amère,
Plantée trop profond pour pardonner.Pas de discours, pas d’ultime prière.
Leurs regards suffisent à dire adieu.
Deux frères liés par une guerre meurtrière,
Deux cœurs battant sous un même feu.Le vent s’élève, le silence s’effondre.
L’acier se jette, le sang scelle le choix.
Un seul demeure, debout parmi les ombres,
Mais dans ses yeux, l’autre ne meurt pas.
Texte n°21 – Tes yeux,
Ses mains, Tes bras Ses yeux, Ses mains, Ses bras
Survivent à chaque pas
Ses yeux, Ses mains, Ses bras
Pleurent à chaque fois
Entre les roches et le ciel
Pourquoi sommes-nous donc là?
Ses mots, Ses cris
Je les entends même ici
Depuis quelques temps
Je te vois aux étoiles
Où je fais semblant de ne pas comprendre
Dans chaque vie, tout termine comme dans celle-ci
Mais pourquoi dis-tu ça juste avant de partir?
Nous ne nous connaissons même pas
Au moins, pas comme nous le devrions
Et pourtant, pourquoi me dis-tu ça?
Je ne comprends pas ton cœur, ni tes mots
Et pourtant, Tes yeux, Tes mains et Tes bras je les comprends.
Texte n°22 – Triste antagoniste
Il se croit plus fort
En gonflant le corps
Face aux autres gens
Qui n’ont pas son tempsIl comble un vide
Joue le solide
Car il est triste
L’antagonisteFaut-il l’excuser
Ou bien l’accabler
Tout n’est pas perduLe faible, c’est lui
On a tous compris
Il est mis à nu
Texte n°23 – La chute du masque
Dans nos compétitions farouches, il était impensable de botter en touche.
L’emporter sur un adversaire au cœur de pierre,
Sans les questions posées au miroir.
Volonté de fer en fermoir, détermination ceinturée,
Je maniais mes armes avec dextérité.
Sur ton piédestal, tu pavanais intouchable,
Arborant toujours face à moi un sourire narquois,
Pensant me donner le coup fatal.
Des méandres de tes cendres, je renaissais chaque fois.
Aujourd’hui, tes larmes m’ont désarmé, me battant à plate couture.
Corps meurtri par ta profonde morsure.
Désarçonné par tes mots en ligature,
Venant réparer nos communes blessures.
Dans ta toile d’amour, tu m’as piégé.
Cœur battant la chamade, pensées en débandade.
Ta lumière colorant, jour après jour, ma vision en noir et blanc.
Le combat n’est plus, la rage de nos ravages s’est tue.
Nos duels sans trêve, envolé le voile de vouloir faire mal.
Douleurs disparues, rêves à la pelle.
Sous l’écorce des émotions, une nouvelle force a pris la place.
De nos déchirements en lambeaux, il n’y a plus de traces.
Sentiments débordants, l’onde de choc a retenti au soleil levant.
La flamme du désir sans équivoque nous consumant.
Au bout du monde, je souhaite assouvir nombre de quêtes.
À tes côtés, face au lendemain, nul besoin de se retourner.
Rival tu étais, maintenant je ne sais plus qui tu es.
Ami ou ennemi, la frontière s’est estompée.
Vérité révélée, les masques sont tombés.
Texte n°24 – Rivale acceptée / amie retrouvée
Je t’observe
Tu me toises
Qu’est-ce que tu fais encor’ là ?
Qu’est-ce que tu attends de moi ?
Comme toujours, tu ne dis rien, songeuse
Imbattable à ce jeu-là, silencieuseTu m’imites
Jte déteste
C’est ainsi
C’est la vie
C’est physique
C’est chimique
Je n’sais pas
Je n’peux pasTu sembles vouloir de moi tout de même
Et tu restes
Tu persistes
Tu réessayes et te dévoiles même
Laissant le temps faire son effet
Gommer ces viles rivalités
Ce que tu as bien fait !
Je n’t’ai jamais aimé
Mais tant de saisons ont passé
Mon regard sur toi a changéDans tes yeux brillent ceux de mes enfants
Dans tes rides mon histoire d’antan
Mille expériences récoltées au fil des ans
De ma plus rude adolescence à maintenantJ’ai appris à t’apprivoiser
J’ai réussi à t’accepter
Te trouver belle
Amie fidèle
Éclat de rire
Éclat de peine
Je n’te hais plus
Reflet vaincu
Texte n°25 – L’autre rive
Embouchure sans réplique
Où l’estuaire questionne
Nos isthmes d’incertitudeJ’observe à la vue des âmes
L’aura d’autres rives,
Et laisse lentement divaguer
La marée désillusionJusqu’à cette baie des doutes
En ecchymose d’émotions.De l’autre rivage
S’inventent des criques
Dont les échancrures
Révèlent ces faillesImpromptues.
A la longue, ma vue
Hante ses interstices,
Entre les lignes
Flotte un soupçonD’authentique.
Depuis l’embarcadère
J’accoste enfin à même sa vérité
Et débarque mes malles
De préjugésAu motel des sens.
De sa fragilité décibel
Hurlent aux coquillages mutins
D’esquifs aveux
De faiblesseDont les coefficients
Exponentiels
Raconteront enfin
Toute son humanité.
Texte n°26 – Sacrée arme
Sacré avenir de nos âmes
Dévoilé à nu
Dans une tornade
Un tiroir ouvert
Près de nos nuits
Une arme déposée
Sous un tissu rogue
Es-tu mon amour ou mon rival ?
À mes côtés la nuit, ton corps
À tes côtés la nuit, cette arme
Et toi, entre nous
Maitre de notre avenir
Liés dans l’amour ou dans la mort ?
Déposer mes peines sur ce papier
Pour de toi, me délester
Enterrer l’amour que tu as tué
La nudité de nos âmes
Ta violence, ma détresse
Rencontre de nos forces opposées
Cachées jusqu’alors sous un voile de séduction
Texte n°27 – Montrer son coeur
On peut montrer son cœur
Sans sortir de chez soi.
Il suffit d’ignorer
Toutes les mains tendues
Et pouvoir recomposer sa famille
Avec son seul reflet.On peut montrer son cœur
En toute discrétion
Et murmurer face au vide
À défaut d’avoir un ennemi
Ou une grande gueule dans les environs
Que les apparences se dérobent.On peut montrer son cœur
Comme d’autres pratiquent l’effeuillage
Sans que cela ne leur soit facile.
Texte n°28 – Recommencement
Dépose tes armes et ta colère.
Prenons le temps de laisser de la place
A la paix, au pardon, jetons tout à terre.
Cette aigreur, comment faire en sorte que tu l’effaces ?Je ne veux plus de batailles, de conflits.
Rien de tout ça ne nous sert vraiment.
Déshabillons nous de ces paroles pourries.
Viens, reviens vers moi sans rancoeur, sans tourments.Mon rival, mon adversaire tant aimé,
Mettons nous à nu, nos cœurs, nos corps
Comme si rien de tout cela ne s’était réellement passé,
Recommençons à nous aimer encore … et encore.
Texte n°29 – Vilainie fantasmée
Te croire sans faille
L’Adversaire inexpugnable
Et pourtant, tu pleures
Texte n°30 – Je suis née sans armure
Tu t’es dressé, masque au vent,
Comme un mirage dans le désert,
Pensant me faire plier aux lois
D’un duel que je n’ai jamais choisi.Mais je suis fille du vent chaud,
De l’Atlas qui murmure aux étoiles,
Je marche pieds nus sur les braises
Là où d’autres tremblent dans leurs armures.Tu t’es cru fort, abritant ta peur
Dans l’ombre des comparaisons,
Mais moi, je me tiens dans la lumière,
Même quand elle brûle les illusions.Je n’ai pas de glaive, pas de rancune,
Seulement des mots taillés dans le silence,
Des poings remplis de henné et de lune,
Et l’éclat d’un regard qui danse.Rival à nu, tu chancelles,
Car ta guerre n’a pas trouvé d’écho —
Je ne combats pas les fantômes,
Je bâtis des ponts dans le chaos.Et dans mon cœur, il y a Fès et Casablanca,
Des ruelles pleines de jasmin et de rires,
Et cette force que seule une femme
Née entre souk et sable peut offrir.
Texte n°31 – Rival démasqué
Tu as semé la haine et la perfidie ,
Entre deux âmes jadis si unies ,
Tenant en suspens deux cœurs, deux vies,
Comme un poison de mensonge, une insidie.Mais le temps t’a jugé, implacable,
Il a déjoué tes pièges, à sa manière,
Apaisant les âmes, guérir la guerre ,
Il a su effacer ta rage inaltérable.Ainsi l’amour éclate au grand jour,
Réunit deux cœurs, refait l’histoire,
Dans la paix , ils retrouvent l’espoir.Tu es démasqué, sans plus de détour ,
Les cœurs renaissent et chantent le bonheur,
Les mensonges tombent, battus par l’honneur.
Texte n°32 – DES C(O)U(P)(L)ÉS
Lâcher de dés
Couper, c’est coudre,
Une fin idéale,
Pourquoi s’arrêter ?
Des pauses, à la rigueur,
Mais on reprendre ce qui nous motive
À le faire.Coudre, c’est couper,
Si on ne se connaissait pas, ça serait pas pareil
On ne sait même pas tout à fait pourquoi on fait ça
Et pourquoi pas de la musique tant qu’on y est ?
Si on se protège derrière des artifices
Ça ne le vaut pas.
Texte n°33 – Quidditch
Sous la pluie battante,
Sur le balai, en volant
Contra vent et cognards
En cherchant des regards
La minuscule Vif d’or,
Une bataille à vie et à mort.
Son Nimbus deux mille
Est partie en vrille
Influencé par un sort
Pour provoquer sa mort.
Mais il résiste et il s’accroche
Il tend sa main et il s’approche
À travers le voile de la pluie
Lorsque les tribunes faisaient du bruit
Il atterrit dans la buée sur le terrain,
Avec le Vif d’or dans la main.
Les cris de sa maison, dans la tribune
Pendant que sur le ciel la demi-lune
Apparaît derrière les nuages sombres,
Résonnent quand un cognard près de lui tombe,
Ensorcelé pour lui tomber dessus.
Ses adversaires restent à l’instant déçus,
Ils perdent tous leurs huées à la con
Comme on dégonfle d’un coup un ballon.
Et les rivales tous mis à nu,
Restent figées, sous la pluie.
Texte de calibrage par La Rathure – Reflet
Je souris, tu grimaces,
Tu grimaces, je souris,
Jeu du chat et de la souris,
De l’escargot et de la limace,
On se poursuit, on se remplace,
On se fuit et on s’enchâsse,
D’un parapluie, d’une carapace,
La parallaxe d’un paradigme.C’est une question de point de vue,
C’est une question de point de vie,
Je te hais puisque je suis,
Je te suis puisque tu es,
Et toi tu es puisque je suis,
Tu me suis puisque je suis,
Les chemins qui me mènent à ta place,
Qui nous mènent à la glace,
Il en dépasse…
Un brin…
Un brin en dépasse.Je tire le fil de nos nerfs en pelote,
Pour découvrir nos coeurs à nu,
Deux écorchés vifs qui grelotent,
Seules nos émotions restent charnues,Je donne corps à mes pensées
Une fois dépouillé du mien,
Sans corde découvrir le lien,
Qui déjà nous unissait,C’est chair payée – et ça noue plaie,
Recoudre ce qui nous blesse,
Est-ce toi ou moi dans le reflet,
C’est toi et moi dans nos faiblessesEt nos âmes se font face,
Se devinent sans se voir,
Je me souviens de la glace,
Il commence à pleuvoir,Ce sont nos yeux dans les nuages,
Qui bruinent l’eau salée
Regrets candides, ingénu âge,
De ne pas avoir su s’en all(i)er.Si tes sourires sont mes grimaces
Si mes grimaces sont tes sourires
Alors je froncerai mes soupirs,
Qu’exhale un souffle de toi,Maintenant qu’enfin je me vois.
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