Il est temps de lancer la 23ᵉ édition des Egoèmes !
Février s’éveille doucement, et je vous invite à affûter vos plumes sur le thème « Ivre fer ».

Comment participer ?
Les participant·es ont une semaine pour envoyer leur création.
Date limite : jeudi 13 février 2025 à midi
Adresse d’envoi : egoemes @ larathure.fr (sans espaces)
Conditions de participation : suivre les comptes Instagram @larathure et @lesegoemes .
Comme à chaque édition, un texte de calibrage sera partagé pour aider le jury dans son évaluation.
Le jury de cette édition
Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de la précédente édition :
Retrouvez leur présentation et toutes les actualités du concours sur la page @lesegoemes.
Alors, prêt·e·s à forger vos poèmes dans l’ivresse des flammes ?
Texte n°1 – Marina Tem – Battre en brèche l’ivresse de fer
J’essaie d’évincer tous mes vils défauts
https://www.instagram.com/marinatem_12/
Tel que mon statut de poivrot actif;
Mais certains jours de regain furtif,
Je le vois dans mes bras, revenir d’assaut.
Autant que je désire estomper les beuveries qui me font trinquer,
Je ne sais nettement par quelles prières me galvaniser;
Mais tout prend forme concrète lorsque l’on supplante,
Les pulsions alcooliques de nos addictions virulentes.
J’arpente des sentiers rudes où se nichent des privations volontaires
Bardé d’une volonté de battre en brèche cette ivresse de fer;
Et je me garde en éveil loin des aguichants breuvages,
Qui porteraient préjudice aux prémisses de mon sevrage.
J’ai la trempe des rétamés qui se mettent à l’ouvrage
Loin des rechutes qui exaltent des boissons fantasmées;
La conscience de mon sort fatal me donne en présage,
Une sobriété à cueillir dans l’ardeur d’une saine échappée.
Je m’écarte de toutes les actions lâches et pensées de déni
Avec pour seul crédo de redevenir lucide et plein d’esprit;
Et je me forge dans la puissance de ma ténacité sauvage,
Qui m’extirpera d’une vie d’ivrogne dont je suis otage.
Texte n°2 – Joakim Ipela – Ode à un voyage
Dans l’ombre d’un soir, où se mêlent les rêves, Se dresse un géant, de métal en trêve,
https://www.instagram.com/joakim_ipela
Ivre de cliquetis, de résonances vives,
Il danse sur la route, là où l’esprit dérive.
Des chaînes enroulées, comme des serpents d’acier,
Rendent hommage au vent, à la puissance des fées,
Chaque goutte de pluie, un éclat de lumière,
Sur son flanc scintillant, la route est une prière. L’ivresse du fer, un chant de liberté,
Résonne dans les cœurs, comme un cri d’éternité,
Les roues qui tournent, une mélodie enivrante, Font vibrer les âmes, d’une force éclatante.
Les rails s’étendent, comme des bras ouverts, Accueillant les espoirs, les âmes en vers,
Ivre fer, compagnon, de nos voyages fous,
Sur ta voie d’argent, nous traçons notre tout. Dans les nuits étoilées, ton souffle nous guide,
Chaque halte un poème, chaque virage une ride,
Ivre de ton allure, nous perdons la raison,
Dans tes bras de métal, nous trouvons la saison.
Ainsi, le fer s’éveille, dans un souffle léger,
Avec lui, nos pensées, nos rêves à partager,
Ivre de ce voyage, où le temps se suspend, Dans le chant du métal, l’humanité s’étend.
Texte n°3 – Ileana Budai – Je suis ivre
De la douceur de tes lèvres,
https://www.instagram.com/amaroy007
Leur ardeur comme une fièvre,
De ton amour qui mûrit,
De ton doux sourire qui fleurit
Nonchalant, sur ton visage radieux,
De ciel infini de tes yeux,
De ta peau qui frissonne,
De ton corps qui s’abandonne
Dans des murmures passionnés,
Tes cheveux parfumés,
Et de ton cœur qui à moi se livre,
Je suis ivre !
Texte n°4 – Isa Solfia – Alliage
j’ai mâché des rails et recraché des clous
https://www.instagram.com/hatsa.solfia/
mes mains sont des chantiers en ruine
des grues suspendues à l’attente
– du béton dans la gorge
je parle le rouillé
on m’a forgée à coup de silence
dans des ateliers sans fenêtres
où les machines gueulent plus fort que les humains
j’ai pris des coups de marteau-piqueur dans le crâne
des décharges d’acier trempé dans les côtes
et on m’a dit tiens bon t’es solide – toi – pour une femme
oui j’ai le sang limaille
& le cœur grippé d’usure
je marche sur des câbles
sans savoir si c’est moi qui brûle
ou le monde autour de moi qui fond
j’ai des éclats de particules dans les veines
la chaîne des chaînes me broie entre ses engrenages
et pourtant regarde mes yeux
: ils restent braise et forgent des poèmes
Texte n°5 – De l’ivresse à la froideur du fer
Ivres de notre étreinte,
https://www.instagram.com/soliflored/
Le soleil rit de nous.
Il épie nos ébats,
De ceux qui nous éreintent,
Il entend nos débats
Dans les flots et remous
De la passion qui clame
Le désamour de l’âme.
Fous de notre désir,
Ivres morts à mourir
Pleins de la suffisance
Provoquée par la transe,
Nous ignorons demain
Quand le rideau de fer
Tombera de la main
Du destin de l’Enfer.
Le métal en fusion
Devenu froid et creux,
Achève la passion,
Part en quête de mieux.
Texte n° 6 – Patrick Milano – Ivresse
L’ivresse est une amie perfide
https://www.instagram.com/milano.pat
Nichée au fond d’une bouteille vide
Elle nous mène aux portes de l’enfer,
Où naissent, dans l’airain et le fer,
Les illusions qui nous enivrent.
Elles sont gravées dans le grand livre
De l’esprit troublé de l’homme ivre.
Il pense quand son âme décolle
Qu’il s’est libéré de l’alcool.
Mais, pour une goutte au fond d’un verre,
Il assassinerait père et mère.
Texte n°7 – Quentin Julien – Manoeuvre n°12
Ivre fer, sancte mousse, heaume flou, fumée-soir
https://www.instagram.com/quentin_julien
Et toutes les ratailles perdues s’avancent
Et tous les moulins à vent secrets
Givre vert, épée franche, drapeau lent, corne-ciel
Et toutes les brumes s’empelottent
Et tous les pages se déplient
Ils sont tout plombs les marcheurs-lunes
Ils sont tout plis les roule-dos
Ils sont tout crus les cœurs sertis
Elles sont menues les âmes-prairies
Migre ! Quels scaphandres, quelles écailles !
Un cliquetis dans l’herbe nue
Sous la voûte leste, l’airain pèlerin
Chemine, sinue, écrase, colère
Divague, espère, raidit, s’emboue
Acier saoul, vigne drue, astres-pointes, terrenuit
Juste le loup qui burle, juste le froid qui prie
Et les ratures trop rouges sur les peaux effrayées
Texte n°8 – Cho7 – Théière
Ma tête
https://www.instagram.com/cho7_3000/
est une théière
Pas une belle théière
Mais un vieux truc en fer
Dans cette théière l’eau bout
Mais ce n’est pas de l’eau
Ce ne sont que des clous
La théière siffle fort
À en réveiller les morts
De leur sommeil de plomb
Ma tête est une théière
Et mon esprit rouillé
Admet qu’il s’est trompé
Je confond une théière
Avec une bouilloire
Je sais que je l’ai déjà dit hier
Mais demain j’arrête de boire
Texte n°9 – Gang Bang Poésie – Ferreuse rédemption
Les mille toits gris de Paris
https://www.instagram.com/gang.bang.poesie
Le bal des couteaux dans la nuit
Choc entre bus et trottinette
Manufacture et clopinettes
Respirateur artificiel
Aigle et kérosène en plein ciel
Flocons de bombes, pluie de douilles
L’hémoglobine tâche et mouille
Amour naissant sur disque dur
Les Gigas mangent la lumière
Un hibou sur un lampadaire
Attend que s’éteigne l’azur
Quel fou métal, Quel ivre fer
Volutes sur un grille-pain
Un enfant dans un tourniquet
Chanson et vague de briquet
Parfois Fer sait faire le bien
Quel fou métal, Quel ivre fer
Texte n°10 – Patrick Aubert – Revivre
Perdant mon équilibre,
https://www.instagram.com/patito75009/
J’atterris en enfer
Un soir où j’étais ivre,
Et je vis Lucifer !
Plutôt que d’être libre,
Être soûl tu préfères ?
Il faut que de ces fers
Enfin tu te délivres !
Fuis donc ce somnifère,
Cette illusion, ce givre,
Cet alcool mortifère,
Et tu pourras revivre !
Texte n°11 – Khalid El Morabethi – trans fer
Servir de la soupe aux choux à un cerveau qui n’a toujours pas compris qu’il faut que je me cogne la tête contre le mur, mais pas n’importe lequel, pas pour le plaisir, mais comme une sorte de prière, en fait comme si j’avais reçu trop d’amour que je ne méritais pas, alors je me cogne la tête contre un mur rouge, encore ! trois fois, trente fois… mais ce n’est pas suffisant, et je ne dois pas fermer les yeux face à cette sensation, face à cette action… c’est mon mécanisme complexe, lié à la torture de ma machine à coudre… Je ne dois laisser personne me distraire ou mettre de la pitié sur mon épaule… Il faut me laisser faire… Je ne vais pas me tuer, je ne suis pas fou, c’est juste que je ne veux pas être mou… Je me cogne contre le troisième mur de mon kidnappeur imaginaire… une tête sans pansement est un morceau de papier emporté par le courant d’air… il faut que je me réveille rempli de cailloux et sans mémoire… Il faut que quand j’ouvre les yeux, je me trouve au milieu de la mer, en train de construire des couloirs… il est trois heures du matin… dans une heure je me cognerai la tête contre le mur… j’attends cette belle douleur… je me suis promis un bouquet de fleur…
https://www.instagram.com/elgnairttriangle
Texte n°12 – Margaux Passet – Naissance atomique
Cu réduit en symbole,
@margauxps
Reste l’ivre.sse
Accompagnant le fer.
Dans cette danse atomique hivernale
Fusionnent le 28 et le 26,
Un 14 février.
Sous la brume métallique,
Naîtra l’atome rouge.
Cu – Cupidon – Atome 14
Texte n°13 – Alexem – Enivrante lucidité
Pas la même vie
https://www.instagram.com/em_cprt
Les mêmes couleurs
Mais cette chaîne
Qui malgré tout nous lie
Elle danse
Et nous entraîne
Ensemble
Ivre de toi
Aime moi
Eloigne-toi
Tu es mon mal
Je t’imagine sans cesse
L’idée de toi me blesse
Je dois rompre la chaîne
Pour me sauver
Pour nous sauver
Elle nous liait
Mais enivrée
Elle nous tuait
Texte n°14 – Philippe Minot – Ivre fer
ivre de ses mains
https://www.instagram.com/alineaincipit
pondérant la gravité
sculpteur de parole
Texte n°15 – Soleil de Brousse – Nocturne
Au fond de l’eau les corps attachés
https://www.instagram.com/lagrandemongie/
Ont des pâleurs mortelles et semblent abandonnés
Nénuphars parmi les poissons lune
Les yeux écarquillés, ils attendent patiemment
Leur peau laiteuse picotée de points blancs
Mousse légèrement au fil des courants douceâtres
Qui traversent leurs univers secrets
Dans l’abîme des profondeurs
Longtemps ils ont espéré les mains agiles et secourables
Aimables, discrètes et audacieuses
Seules capables de remonter en surface
Leurs corps déchirés devenus de plomb
Mais les cœurs légers, délivrés de tout soucis
Frémissent sous la chaleur qui les enveloppe
Et ont pour seule lumière
Les algues phosphorescentes devenues familières
Compagnons d’infortune
Les poissons des grands fonds
Accompagnent leurs derniers mouvements
Au rythme alangui par la pression
Dans la nuit du ballet insondable
Emmurées dans la chape indicible
Quelques taches de couleurs oubliées
Restent les uniques signes de leur vie antérieure.
Texte n°16 – Charlie Wild – Exutoire écarlate
Devoir
https://www.instagram.com/charl_wild
Garder la foi,
Avancer dans le noir, sans se manger le trottoir.
Piquet dans le dos, je ne mourrai pas cette fois.
Croire
En ses croquis esquissés à la hâte, à ses dessins.
Le monde est flou, reflet du miroir.
Quel est mon dessein ?
Voir
S’illuminer la voie.
Dans ma main, le cœur tremblant, l’espoir.
Gout du fer, guerrière dans l’âme et la voix.
S’envoler,
Étendre des mots,
Les jeter à la volée,
Pour oublier mes maux.
S’extasier
Face à l’encre,
Trace de mes pensées libérées.
Mon cœur a levé l’ancre.
S’échapper,
Dans les mondes qui me sont chers.
Imaginaire, folie douce et ombres colorées,
Ivresse transcrite dans ma chair.
Je suis ivre fer.
Texte n°17 – Imadouchene Tahar – Peur d’aimer
J’ai forgé mon amour au creuset de tes yeux
https://www.instagram.com/imadouchene_tahar/
Je me sent fort, comme éclot des mains de Vulcain
Ivre des sens dans lesquels, je flâne heureux
Le bonheur est fragile et se tourmente parfois de demain
Je serai le feu garant d’un fer rouge de passion
Je volerai de chaque instant, l’incandescence
Je brûlerai mes ailes, parfois trop près de la fusion
En chaque braise je verrai une raison à l’effervescence
Tatouer mon cœur à l’encre de ton corps
Enchaîner mes ombres à l’ivresse de la lueur
Tapisser de ton regard, de ton sourire mon décor
Etre un métal précieux oxydant la peur
Celle de te perdre, trop exposé à la rouille
Fantôme qui fugitivement égratigne mes fééries
je voudrai être le parapluie pour ne pas que la pluie te mouille
Je suis le fer, autant qu’une brindille, tu es toute ma vie
Texte n°18 – Erned – Rouille
Tout doucement, cargo a glissé.
https://www.instagram.com/ericnedelec
Houle qui roule l’a poussé.
Sur le sable fin, abattu, s’est posé
Grand corps affalé,
Seul et désarmé,
J’ai mal pour l’animal que tous ont oublié.
Seule la rouille est restée.
Patiemment, il attend la marée
Les premières vagues assoiffées lèchent
Une coque vide et fatiguée.
Seule la rouille est restée.
Le vent cruel s’est apaisé,
Il abandonne sur la plage le navire humilié.
Tas de ferraille désemparé,
Que la mer a licencié.
L’équipage est effacé,
Seule la rouille est restée.
Blessure du métal que l’océan a rongé,
Comme une coupure que les vagues ont creusée.
Seule la rouille est restée.
Cadavre de métal sur le sable échoué,
Pour le bateau blessé,
Larmes salées j’ai versées.
Texte n°19 – Thomas Villani – À marée haute
Elle est debout.
https://www.instagram.com/tontontito/
Son cœur tape dans ses joues
Chaque mot voudrait me gifler
Ses gencives ont noirci. Enflées
Le sang gorgé de fer
Lui encombre la langue.
Je compatis, perdu, exsangue
J’ai trébuché sur la détente.
Elle était déjà chargée
J’encaisse, impossible d’esquiver
C’est de ma faute
Cortisol à marée haute
C’est l’injustice qu’elle affronte
C’est tout un monde qu’elle attaque
Je prends des balles perdues
Les éclaboussures d’une haine générale
C’est l’Univers qu’elle menace
Parce que la vie, c’est dégueulasse
Et moi, je suis dans sa vie.
Texte n°20 – Annalo – Ce creux
Tous les tambours de tout à l’heure s’en viennent toquer dessus mon crâne
https://www.instagram.com/voyagekerror/
Et le ciel en milliards d’étoiles qui à a fois me crèvent et bercent
Paupières closes que ça s’arrête, que la douleur enfin me laisse
Mais où suis-je et pourquoi ce mal, qu’ai-je donc loupé en filigrane
Pour ne me souvenir de rien et me réveiller aux pâquerettes
Je dansais il me semble bien mais ensuite c’est mémoire ouverte.
Je me retourne, le monde s’écroule, ou peut-être bien se retrouve droit ?
Voici le son dedans mes tempes qui décide de célébrer ça
Et moi le nez dans le gazon je voudrais presqu’en rester là
Mourir ou au moins m’évanouir, éteindre ce bruit qui ne cesse pas
Et j’ai la conscience qui chuchote mais je ne comprends rien du tout
Et je ne sais ni où je suis ni d’où je viens et je m’en fous.
Aucun quidam pour voir ma honte, personne ne m’assiste dans ce noir
Et je ne sais si je devrais m’en réjouir ou le regretter
J’aimerais simplement comprendre comment je suis juste arrivé
Dedans un champ sous ces étoiles qui me redisent mon désespoir
D’être parti à l’aveuglette peut-être derrière un doux mirage
D’avoir suivi sans doute un rêve qui doit m’avoir pris en otage.
Maintenant je dois assumer même si je ne sais quoi encore
Mais cette conscience qui se rappelle tente quelques souffles dans un effort
Alors me semble, le cœur en miette, que j’ai sans doute fait un peu fort
Et sans souvenirs je m’en moque je suis sans nul doute dans mon tort
J’ai touché du sang sur ma joue et puis je m’en suis mis partout
Pourtant juste une égratignure mais qui complète mon air de fou.
Est-ce que vraiment je regrette ? Quand la douleur enfin s’arrête
Je propose à mon inconscient un petit point sans rendez-vous
Et finalement c’était peut-être ma seule chance d’en comprendre un bout
Ça devient clair que je m’entête dans une situation pas nette
Je sais que je fais mine beaucoup de ne pas ressentir ce creux
Que je remplis comme je le peux et souvent c’est d’alcool, au mieux.
J’ai peur de l’insécurité mais si je dois ressusciter
Me faudra pouvoir me lever et puis m’enfuir sans me briser
J’ai peur de tout et je regrette mais c’est mon corps qui a parlé
Et cette conscience qui se réveille et que j’ose à peine écouter
Je m’accroche à mes vieilles peaux, je tremble et j’ai peur que ça change
Mais pour pas finir alcoolo j’ai grand besoin que ça s’arrange.
Qui sait comme peut être vide une vie et puis un rôle trop bien appris
Et cette conscience parfois pas nette qui m’en éjecte dès qu’elle le peut
Et pour ne plus penser à rien, l’anesthésie à petit feu
Chaque jour un autre pas vers ma fin mais l’impression d’avoir choisi
Ou d’adoucir peut-être bien ou au moins de m’appartenir
Dans ces univers alternés que je fréquente sans prévenir.
Sans le brouillard les souvenirs s’en viennent pêle-mêle en ma mémoire
Mais de moi il ne reste rien que j’aurais su garder intact
Et pour les miens faudrait peut-être que je renoue un peu contact
Avec la personne que j’aimais, qui était moi sans le savoir
Au pire du pire j’ai cru comprendre certaines petites corrélations
Je ne saurais jamais je pense si j’ai eu tort ou bien raison.
N’empêche que j’écris cette chanson, n’empêche que je m’aime juste un peu
C’est déjà mieux que tant d’années à faire semblant et m’oublier
La vie ne repasse pas le film et je n’ai plus qu’à essayer
Pour mes années encore devant d’apprendre à vivre juste un peu mieux
Au moins pour moi et pour trouver comment crier sans tout casser
Au moins avancer un peu moi, selon mes rythmes ou essayer.
Texte n°21 – Raconteuse de poèmes – Fin de dive
Un jour j’ai fermé la piquette, je n’ouvre plus aucun bouchon
https://www.instagram.com/auteurparoliere
Est-ce un hasard si tout à coup je n’ai plus eu envie du tout
De m’anesthésier le mental, de m’évader sans rendez-vous
Au moment même où tu déclares que tu ne m’aimes plus pour de bon ?
Sans toi qui hurle dedans ma tête je décroche ton âme torturée
Et je retrouve, cachée, la mienne, toute prête à juste enfin m’aimer.
D’avoir trop voulu être solide je m’effondrais jusqu’à plus soif
Et je ne sais comment te dire à quel point je suis soulagée
De ne plus être en charge de toi et de devoir tout supporter
Ton social est bien tout lissé mais tu me jette toutes tes angoisses
Ce qui te permet d’afficher ce sourire franc et innocent
Celui que j’avais tant aimé et auquel j’avais cru tellement.
Depuis que les yeux dans les yeux tu m’as menti sans état d’âme
Et que j’ai réalisé mieux que j’étais juste ton piédestal
J’ai eu cette secousse, nom de Dieu, qui m’a libérée le mental
J’ai réalisé qu’à ce prix que je ne voulais plus être ta femme
Pas dans les conditions requises qui m’affirmaient tienne et soumise,
En faire valoir et second rôle, mal dans ma peau et ma chemise.
Décision prise et acceptée, et cela m’a pris quelques temps
Puisque je t’ai tant supplié de redevenir comme avant
J’ai crié et beaucoup pleuré je t’aimais trop je voulais tant
Rester en famille pour toujours, retrouver notre bonheur dedans
Reste que c’est quand même curieux comme je n’ai plus besoin d’agir
Sur ma réalité de vie et quand bien même coule le navire.
Désormais je construis, solide, un monde nouveau et bien plus clair
Et aucun des bas ni des hauts ne m’emprisonnent ni ne m’arrêtent
Je suis lucide et si tranquille il faudra bien que tu l’admettes
La fille qui n’allait pas en moi s’est faite piégée juste pour te plaire
Te placer dans un rôle sauveur, me placer sans cesse en-dessous
Afin que ton égo se dresse et ne s’effondre pas trop pour tout.
Texte n° 22 – Lucy Cavalier – Le train de 20h
Le train de 20h
https://www.instagram.com/lucycavalierpoesie/
Est propice à
Mes idées noires
Voiture 7
Place 23
Vitre creuse
Fer miroir
Je démarre
Le passé tourne dans ma tête
C’est désolant
De s’accrocher autant
À des moments
Qui tranchent ma gorge
J’étouffe puis je fais une pause
De ta tendresse
Je suis l’attente
De tous les trains
Tu es la fuite
De tes fleurs
Je suis l’alcool
De ta chute
Je suis le cri
Du meilleur
Tu es le gouffre
De mes journées
Tu es l’absent
Le train de 20h est blessant
Texte n°23 – Cenko) – Vivre, refaire
De mars à février
https://www.instagram.com/cenkoparenthese/
Fuir le bruit
Vivre, refaire
Ivre, fer
Du sang séché dans la bouche
Les joues marquées de rouge
Au fer blanc
Par l’ivresse dont on dispose
Les coups d’épées que l’on s’impose
Les drôles d’idées au fond du verre
Une vie rapide qui ralentit
Embrasse l’été, oublie l’hiver
Sur un banc d’une taverne de Blancherive
Où la liqueur a le goût d’un étrange rêve
Il nous faut voyager loin
Bien plus loin que la Terre elle-même
Plonger entre les lignes
De nos mains, de nos livres
Le sac à dos plein d’idées ivres
Du vin, de la poésie, de la vertu plein la tête
Des idéaux un peu trop mièvres
Chercher la beauté ailleurs
Vivre, refaire
Les mêmes erreurs
Dans d’autres repères
Ivre, fer
Celui qui est battu quand il est chaud
Un combat devenu plus beau lorsqu’on échoue
Texte n°24 – Athénaïs Grave – Coeur rouillé
Sous un ciel gris,
https://www.instagram.com/athenaisauteure/
Tu as rougi.
Ivre d’eau.
Ivre d’air.
C’est comme si le temps,
T’avais chauffé à blanc,
Ne laissant de toi,
Qu’un viscère oxydé,
Tout juste battant,
Tout juste vivant.
De l’ivresse qui te faisait palpiter,
Tu ne gardes que le goût métallique
De la rancœur sur la langue.
Dans ce monde qui tangue,
Tu ne te retiens plus
Qu’au goût rouillé de l’oubli.
Texte n°25 – Lucie Boulangé – Abîme
couchant solide acres dorures
https://www.instagram.com/lucieblgpoet
les embruns vacillent en ambre et rose
brillent
là où le soleil s’abat
débat avec la brume
dans l’obscurité d’un phare éteint
l’acier submergé saoul à demi
tangue et mousse comme l’homme penche
s’épanche
puis calme s’effondre dans la nuit
nous ce naufrage
suivant la plainte des pontons
le navire divague dans son délire
et dans les flots silencieusement se résout à l’abandon
alors interdits impuissants
sur le sable nous contemplons
l’amon qui se dessine
cet ivre fer qui décline
les goémons
Texte de calibrage par La Rathure – Bras de fer
C’est d’une poignée de main,
Qu’il s’est engagé dans un bras de fer,
L’ébriété d’un gamin,
Lui qui ne connaitra plus que l’hiver
Des gueules béantes poussent des cris
Qu’elles font aussitôt taire,
Dans l’éphémère peur du surpris
Partagée par la terre entière,
On ne promet le paradis
Qu’à ceux que l’on envoie vivre l’enfer,
Il en rêve bien dans son lit,
Même si son lit est une civière
Regard aveuglé par l’éclat des obus,
Il ne lui reste qu’un goût amer
D’une médaille déjà mise au rebut,
Puisqu’il n’en verra jamais le fer,
La peau bronzée par les brasiers
Laisse entrevoir la beauté de sa chair,
Squelettique, déchiquetée,
Son coeur bat une marche militaire,
Une ivresse venue du fond des âges,
Bien avant l’âge de fer,
Que l’on frappe du sceau de l’héritage,
Pour prétendre en être fier.
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