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Un texte écrit dans le cadre d’un concours dont le thème était « Dans la boite à sardines ». Un thème qui m’a donné envie d’interroger les habitudes du quotidien…
Evan indiqua d’un geste où déposer les derniers cartons. Il sortit son portefeuille de sa poche-revolver, en tira trois billets orangés et les tendit aux hommes, ravis, en les remerciant. Il regarda le camion repartir par la petite rue cahoteuse dans la brume automnale. Il ferma la porte en soupirant, soulagé que ce soit terminé. La pièce, qui deviendrait son salon, était encombrée de cartons en tous genres et de meubles aux allures fantomatiques, étreints par des bâches en plastiques et des tours de scotch. Evan s’affala sur le canapé, dans un grand crissement, et provoqua un mouvement d’air qui fit se soulever les robes transparentes de son mobilier. Il s’assoupit, harassé par son déménagement.
Le lendemain, Evan était fin prêt à entamer sa nouvelle vie. Maintenant qu’il avait laissé, loin, sa vie parisienne après une série de déconvenues professionnelles et amoureuses. Maintenant qu’il estimait qu’il avait suffisamment d’économies pour vivre — aisément — quelques années. Il ne lui manquait plus que quelques occupations pour rythmer son quotidien. Sa première action marquante fut d’aller glisser une étiquette à son nom dans la boite aux lettres à l’entrée du jardinet qui donnait sur la rue. En se retournant, il observa quelques minutes sa nouvelle maison. Enfant, il passait tous les étés dans cette petite ville de Bretagne. Ses grands-parents paternels y habitaient. À chaque fois qu’ils se rendaient à la plage, Evan regardait cette maisonnette. Ces trois petites maisons plus exactement. Il avait été fasciné par ces trois jolies maisons identiques les unes aux autres, toutes en hauteur, disposées en quinconce au bord de la rue qui menait jusqu’à la mer. C’étaient les seules maisons de la route, au milieu de quelques pins et de tamarins qui parfumaient l’air de leurs effluves. On y entendait la mer, les vagues s’écrasant sur le sable, en contrebas, on y sentait déjà les embruns sur sa peau. Lorsqu’il décida de venir s’installer ici —lorsqu’il décida de fuir ici — Evan préféra acheter une de ces trois maisonnettes. D’abord parce que la maison de ses grands-parents n’était plus à vendre depuis longtemps, surtout parce qu’il ressentait le besoin de réaliser ce fantasme enfantin d’y vivre. Il n’avait pas plus de place que dans son ancien appartement parisien, les maisons jumelles étaient exiguës. Dorénavant, il vivait seul, il n’avait plus besoin de plus.
Evan ne rangea pas immédiatement ses affaires. Les cartons restèrent clos, les meubles recouverts de leur protection transparente pendant plusieurs jours. Il avait emporté bien trop de choses. Elles ne lui serviraient à rien. Il avait pourtant bataillé, longuement, pour les obtenir lors de son divorce. Le cadre où on les voyait, lui et sa femme, lors de leur cérémonie de remise de diplôme. Le ficus qui s’épanouissait dans la salle à manger lorsqu’ils s’étaient installés ensemble. La statuette d’un bouddha ramenée de leur lune de miel en Thaïlande. Et des dizaines d’autres babioles du même acabit. Comme Evan finit par se demander s’il n’avait pas cherché à obtenir tous ses objets uniquement pour nuire à sa femme, il les lui renvoya — soigneusement emballés puisqu’ils n’avaient pas été déballés — avec une lettre d’excuses et d’adieu. Il en profita pour lui envoyer un petit panier garni de produits locaux – rillettes aux algues, un assortiment de sardines en boite, des galettes bretonnes au beurre demi-sel – pour lui montrer qu’il s’accoutumait parfaitement à sa nouvelle vie.
Au bout d’une semaine, Evan commença à trouver le temps long. La solitude, chose qu’il n’avait plus connu depuis ses 16 ans, lui pesait. Il décida donc de faire plus ample connaissance avec ses voisins. Il occupait la maison la plus à droite des trois maisons jumelles. Il avait déjà croisé sa voisine et les voisins de sa voisine, mais sans jamais prendre plus que le temps de les saluer. Aussi, ce soir-là, lorsqu’il entendit la petite citadine de sa voisine se garer dans la petite allée gravillonnée, il se précipita dehors pour la saluer. Elle portait un tailleur très stricte et Evan en déduisit qu’elle devait revenir du travail où elle occupait un poste de bureau dans l’un des pôles technologiques des environs. Elle s’appelait Gwenaëlle. Elle expliqua tout de suite qu’elle n’était pas bretonne pour un sous, ses parents venaient du Gard. Ils avaient simplement trouvé ce prénom joli et ils pensèrent, à juste titre, que leur fille le porterait bien. Elle était arrivée là voilà cinq ans, pour le boulot. Elle occupait un poste de responsable juridique dans une boîte d’équipements sportifs nautiques. Evan fut fier de son sens de déduction mais n’en fit rien paraître. Elle le salua amicalement. Elle ne put s’empêcher de rire intérieurement quand elle comprit qu’il était encore en pyjama. Et qu’il n’avait pas dû quitter cette confortable tenue de la journée, voire depuis plusieurs jours à en juger par les tâches sur son haut à manches longues et celles, de chocolat chaud, au niveau de son entrejambe. Poliment, elle l’invita à entrer pour boire un verre. Evan accepta avec plaisir, c’était une proposition qui correspondait parfaitement à son envie de faire plus ample connaissance avec ses voisins.
Gwenaëlle lui ouvrit la porte, l’invita à rentrer et à s’asseoir, puis, elle rangea ses clés dans une petite boite métallique posée sur une minuscule étagère installée à gauche de la porte d’entrée, avant de disparaître dans la cuisine. D’un naturel curieux, Evan se releva du fauteuil dans lequel il s’était installé, intrigué par cette boite à clés. De ce qu’il pouvait en voir, c’était une boite à sardines. Son impression se confirma lorsqu’il s’en approcha. Mais il fut pleinement surpris lorsqu’il découvrit que c’était une VRAIE boite à sardines. Elle contenait encore les sardines grillées et la marinade, en plus des clés de Gwenaëlle qui y baignaient. Gwenaëlle revint au salon, s’assura que tout allait bien puisqu’il avait l’air chamboulé, et lui offrit une bouteille d’une bière locale. Evan ne posa aucune question.
Le lendemain, Evan restait interloqué par cette boite à sardines. Ayant un peu dégagé son salon et l’entrée de la maison, il remarqua, à côté de la porte, deux petits points d’enduit qui laissaient voir qu’il y avait eu là, comme chez Gwenaëlle, une petite étagère. Qu’il y ait des aménagements similaires dans des maisons jumelles n’était, après tout, pas si étonnant que ça. D’ailleurs, leurs cuisines étaient identiques. En faisant un peu de rangement, il découvrit même, dans le placard sous l’évier de la cuisine où il voulait ranger ses produits d’entretien, la même petite étagère que chez Gwenaëlle. Comme il savait, par expérience, la praticité d’un endroit délégué au rangement des clés, il décida qu’il la réinstallerait. N’ayant pas de matériel de bricolage et Gwenaëlle étant au travail, il décida d’aller trouver de l’aide chez les voisins de sa voisine, tout en pensant qu’il faudrait trouver un autre terme pour les nommer. Ayant pris le temps de s’habiller, il vit, avec satisfaction, de la lumière sortir par les fenêtres de la maison la plus à gauche des trois maisons jumelles. Il toqua énergiquement, craignant de ne pas être entendu. Au travers de la porte, on l’invita à rentrer. La porte n’était pas fermée à clé. Il enclencha la poignée et pénétra à l’intérieur. À Paris, personne ne laissait sa porte ainsi ouverte. Le couple de retraités prenait le thé dans leur salon. Ils l’accueillirent avec un entrain et une énergie qui surprirent Evan, ravis d’avoir de la visite. Le nouvel arrivant se présenta brièvement et, machinalement, jeta un coup d’œil sur sa gauche. La petite étagère était là, avec sa boite à sardines, ses sardines aux aromates, et ses clés, marinant dans la conserve. Il revint rapidement au but de sa visite, leur demandant s’ils pouvaient lui prêter une perceuse, mais accepta l’invitation à prendre un thé et à jouer à la crapette. Anne-Marie et Jean n’étaient pas bretons non plus. Ils s’étaient installés là depuis quelques mois seulement, après que leur médecin ait conseillé à Jean de vivre au bord de la mer. Ils étaient tombés sous le charme des trois maisons jumelles. Evan repartit avec une perceuse, la victoire à la crapette et une boite en verre pleine de ragoût de joue de bœuf qu’il pourrait manger au déjeuner. Il installa sa petite étagère en rentrant, y déposa ses clés et fit réchauffer son plat dans le four à micro-ondes qu’il avait rebranché la veille.
Le soir-même, lorsqu’il entendit Gwenaëlle rentrer, il sortit pour l’accueillir. Elle était rentrée bien deux heures plus tard que la veille, aussi lui proposa-t-il de dîner avec elle. Il avait un reste de joue de bœuf et il y en avait largement assez pour deux. Comme Evan n’avait encore installé ni table ni chaise chez lui, ils dînèrent chez Gwenaëlle. Elle remarqua qu’il avait fait l’effort de s’habiller, bien qu’il revêtît un haut encore tâché — peut-être l’avait-il acheté comme ça. Une fois encore, elle déposa ses clés dans la boite à sardine à gauche de la porte d’entrée. Evan nota mentalement que ce n’était pas la même boite que la veille. C’était une boite de sardines grillées au citron et au basilic. Ils soupèrent en discutant de choses et d’autres, de manière informelle, mais la curiosité d’Evan au sujet de la boite à sardines lui brûlait les lèvres. Alors, une fois le dessert terminé, n’y tenant plus, il interrogea Gwenaëlle à ce sujet. « Ah, ça… répondit-elle. Tu veux une infusion ou un thé ? » Evan ne la questionna pas plus et rentra chez lui, plus curieux encore qu’il ne l’était.
Dans son lit, Evan ne parvenait pas à trouver le sommeil. Pourquoi, diable, ces gens mettaient-ils leurs clés dans des boites à sardines ! Il comprenait bien pourquoi il fallait changer la boite tous les jours, l’odeur risquait, sans ça, de devenir insupportable. Il tentait bien d’imaginer que l’huile permettait de lubrifier les rouages de la serrure, mais il y avait des manières bien plus conventionnelles d’entretenir ce type de mécanisme ! Et puis, il était certain que Gwenaëlle, ce soir-là, avait mis ses clés dans une boite qui affichait fièrement qu’elle était sans huile et sans aucun pourcentage de matière grasse. Quel intérêt de prendre des sardines à l’huile sans huile si c’était pour huiler quelques rouages ? Il décida cependant de se lever tôt. Il mit son réveil aux aurores, se réveilla un peu difficilement, puis, se rappelant pourquoi il avait souhaité finir sa nuit si promptement, retrouva de l’énergie. Il s’habilla chaudement, sortit discrètement de chez lui et alla se poster sous la fenêtre de la cuisine de Gwenaëlle. Il attendit une petite dizaine de minutes avant de voir son ombre projetée sur le mur d’en face par le plafonnier de la cuisine. Le plus discrètement possible, utilisant les pots de fleurs sur le rebord de la fenêtre, il pointa sa tête pour observer sa voisine. Elle était déjà habillée, du même tailleur qu’elle portait chaque jour de travail. Elle avala une tasse café fumant, sortit de la cuisine et en revint avec la boite à sardines. Elle en sortit les clés, qu’elle essuya soigneusement à l’aide d’un torchon avant de les mettre dans sa poche, mangea les sardines sur des tranches de pain grillées et beurrées, prit une autre boite à sardine dans un placard qui en était rempli, l’ouvrit et alla la poser sur la petite étagère. Enfin, elle s’en alla au travail sous les yeux ébahis d’Evan.
Le jour suivant, Evan sortit tout aussi tôt de chez lui pour observer les voisins de sa voisine. Il prit le même poste d’observation et découvrit Anne-Marie et Jean en peignoir, dévorant à pleine dent des tartines de pain grillées et beurrées avec leurs sardines autour de grands bols de café fumant. La clé trônait sur la table, elle avait été soigneusement nettoyée. À peine eurent-ils terminé leur repas que Jean sortit une boite à sardines du placard qui en était plein, l’ouvrit et alla la déposer sur la petite étagère de l’entrée avant de remonter se préparer pour la journée.
Evan avait le fâcheux besoin de comprendre. De tout comprendre. Si ses voisins ne souhaitaient pas l’aider, il savait qu’il ne lui restait plus qu’une solution, se mettre à leur place et essayer à son tour. La compréhension par empathie lui avait déjà permis, à plusieurs reprises, d’élucider bien des mystères du comportement humain. Il acheta une conserve de sardines en boite, l’ouvrit et y rangea ses clés sur la petite étagère de l’entrée. Il n’obtint pas plus de réponses, parce qu’il s’y prenait mal. Il avait voulu appliquer froidement, alors qu’il cherchait à comprendre une habitude probablement profondément ancrée. Alors, durant deux jours complets, il étudia secrètement la routine matinale de ses voisins, prenant minutieusement des notes. Il se rendit ensuite à la conserverie de la ville, achetant un plein chargement de conserves de sardines en tout genre. Là-bas, l’employé persifla qu’il devait être le nouveau propriétaire de la maison jumelle, mais Evan ne prêta pas attention à son air moqueur. Il était un scientifique au milieu d’un travail de recherche, un ethnologue sur le point de mettre le point final à sa thèse. Il rangea sa réserve de sardines dans le même placard que ses voisins, en haut à droite au-dessus de la gazinière. Le lendemain matin, il se leva très exactement à la même heure que Gwenaëlle, se doucha, s’habilla et descendit à la cuisine. Il fit chauffer son café, alla chercher la boite de sardines, essuya consciencieusement ses clés, les mit dans sa poche et mangea les sardines sur de belles tranches de pain de campagne grillées et beurrées. Il ouvrit ensuite une nouvelle boite de sardines, à la tomate cette fois-ci, et la déposa sur la petite étagère de l’entrée. Il s’en alla ensuite remplir sa journée d’activités diverses. En rentrant, un peu plus tôt que Gwenaëlle, mais bien après Anne-Marie et Jean, il déposa ses clés dans la boite de sardines à la tomate et alla prendre une bière à la cuisine. Evan se sentit satisfait, bien qu’il ne saisît toujours pas pleinement le sens de cette pratique. Il avait besoin d’un peu plus de temps, voilà tout, mais il s’y prenait comme il fallait. Le lendemain, il répéta la même routine, le surlendemain encore, tous les jours qui suivirent, et les semaines d’après encore. Un soir, alors qu’il rentra en même temps que Gwenaëlle de sa journée, il l’invita à dîner chez lui. Il avait eu le temps de bien s’installer, il lui devait bien ça. Et Jean lui avait apporté une pleine marmite de soupe de poissons. Comme Evan n’était toujours pas allé acheter de bouteille de gaz, les plats à réchauffer d’Anne-Marie et Jean, et les sardines, restaient ses principales sources d’alimentation. Après avoir ouvert la porte, il déposa soigneusement ses clés dans une boite de sardines à la méditerranéenne. Gwenaëlle eut un sourire narquois en le voyant faire. Elle ne dit rien et il ne le remarqua pas. Au cours du dîner, Gwenaëlle lui expliqua qu’elle avait peut-être trouvé un nouveau poste, dans le sud. On lui proposait un meilleur salaire, un boulot plus intéressant, elle aurait une équipe d’une quinzaine de personnes sous ses ordres directs, et ça lui permettait de se rapprocher de ses parents. Elle devait encore réfléchir. Evan fut déçu de l’apprendre, mais n’en fit rien savoir. Il l’aida à prendre la meilleure décision pour elle.
Une quinzaine de jours plus tard, en rentrant de sa balade matinale, Evan découvrit le panneau « vendu, une transaction réalisée par Bernard Timabro » sur la maisonnette de Gwenaëlle. Il eut un soupir de déception qu’il ne parvint pas à cacher. Gwenaëlle ne rentrerait que le soir, après sa dernière journée de boulot. Il rentra chez lui, déposa ses clés dans une boite de sardines au naturel et s’affala sur son canapé en attendant son retour. Leurs dîners improvisés lui manqueraient. Sa présence lui manquerait. Il aimait vraiment l’avoir comme voisine. Ca ne l’empêchait pas d’être ravi qu’elle ait su saisir une si belle opportunité. Et il n’était pas contre le fait d’avoir un nouveau voisin ou une nouvelle voisine. Il était simplement triste de perdre Gwenaëlle.
Le lendemain, il l’aida à finir ses derniers cartons. Il emballa dans du papier bulle, scotcha avec un rouleau qui se coupait tout le temps, sauf quand on le lui demandait, et tassa des objets qui avaient pourtant l’air fragile. Gwenaëlle lui demanda de démonter la petite étagère de l’entrée. Elle hésita à la prendre avec elle, mais elle se dit qu’il valait mieux la remettre là où elle l’avait trouvée, dans le placard de la cuisine, sous l’évier, où elle rangeait ses produits d’entretien. Elle ferma une dernière fois la porte de la maison jumelle. Elle déposerait les clés chez le notaire en partant. Elle échangea une longue étreinte avec Evan et le remercia de l’avoir poussée à faire ce choix. Il hésita à lui poser une dernière question, à propos des boites à sardines. Il ne le fit pas, ce n’était plus nécessaire. Gwenaëlle fit ses adieux à Anne-Marie et Jean, qui lui souhaitèrent le meilleur pour sa nouvelle vie. Elle fit vrombir une dernière fois le moteur de sa citadine et laissa là ses voisins, leurs maisons jumelles et leurs boites de sardines.
Evan n’appréciait pas beaucoup la nouvelle voisine. Non pas qu’il la comparait à Gwenaëlle ou qu’il attendait à ce qu’elle soit comme elle. Simplement que, lorsqu’il l’avait d’abord invitée à prendre un verre, le soir où ils s’étaient croisés pour la première fois, cependant, il l’avait surprise en train d’observer avec étonnement la petite étagère à gauche de la porte d’entrée, là où il rangeait ses clés. Un autre soir, alors qu’il l’avait invitée à dîner, elle s’étonna qu’il mette ses clés dans une boite à sardines ! Il feint d’ignorer la question, qu’il trouva désobligeante, d’un « Ah, ça… Tu prendrais une infusion ? ». Et ce matin, alors qu’il s’était levé de bonne heure pour sa promenade matinale, il la vit qui essayait de l’observer par la fenêtre de la cuisine ! Il ne le lui fit pas remarquer, mais tout de même, quels étranges comportements quand on arrive dans une nouvelle maison !
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C’est drôle! Et bien vu sur les habitudes ????
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