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Neuvième semaine de Fais Dix Vers. Et une semaine durant laquelle je me suis permis quelques libertés, notamment deux textes improvisés ! Il ne faut pas trop que ça devienne une habitude, je risquerais de me reposer sur mes lauriers. Mais c’est tout de même un « soulagement » de me dire que les jours lors desquels j’ai du mal à écrire, je peux simplement allumer le micro et laisser libre-court l’instant !
Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !
Lundi 08/06/2020 : Hygiaphone
Un mot qui va revenir à la mode, même s’il avait un peu disparu. Ce sont ces vitres avec des micros qu’il y a dans les guichets. Elles ont été inventées dans les années 1970 pour répondre à l’épidémie de grippe qui sévissait alors à la SNCF.
Dire que notre avenir se dessine dans des bulles de cristal,
Amenés à échanger dans de transparents confessionnals,
Cette peur que notre vie sociale devienne triste, elle,
Je comprends que la distanciation soit obsessionnelle,
Ne plus nous approcher qu’à travers des visières écornées,
Parler plus fort dans le micro, s’il vous plaît, bien en face du cornet,
Je me délecte de mon regard froid, absorbé par la glace,
Réalise avec effroi que j’y suis déjà, à cette place,
Moi qui déclame seul, à travers mon hygiaphone,
A la poésie vivante, ne suis-je qu’un homme lige, aphone ?
Mardi 09/06/2020 : Impro 1
Après une heure et demie à écrire tout en moulinant dans la semoule, j’ai finalement décidé de me mettre devant le micro et de laisser les dix premiers vers sortir. Un texte moins riche mais plein de spontanéité !
Aujourd’hui y a rien d’écrit j’veux juste laisser les mots filer,
Qu’ils puissent pavoiser, s’pavaner, en fait un peu défiler,
J’sais pas comment ça va se passer, j’sais pas comment les vers vont s’enfiler,
Mais j’avais envie de me retrouver comme ça, à écrire sans filet,
Y a pas de thème, je sais même pas ce que je vais vous raconter,
Le seul truc auquel j’ai pensé, c’est utiliser mes mains pour compter,
Parce que mes vers, j’veux quand même les faire par dix,
Alors j’ai décidé d’utiliser mes doigts comme de précieux indices,
Et si j’ai bien compté, j’suis à deux doigts d’y arriver,
Voilà, c’est la fin de ce premier Fais Dix Vers improvisé.
Mercredi 10/06/2020 : Mairie
Un mot proposé par Thomas, qui a été l’occasion de raconter une nouvelle petite histoire !
Je suis un citoyen exemplaire, je dénonce tout à la mairie,
J’aperçois une fillette qui cueille des fleurs, pendant que sa mère rit,
C’est l’argent de mes impôts, ce sont des plantes municipales,
Pour elles, ce n’est pas de pot, j’en fais une question principale,
J’interpelle un îlotier, qui m’ignore, bien incivil,
On protège les dévoyées ? J’en réfère à l’hôtel de ville,
Ils ont l’habitude de me voir, m’accompagnent à ce même local,
Ce même agent, cette même vitre, même créature dans un bocal,
Il entend fort mal ce que je formule, comme dans du formol,
C’est important, c’est capital mais je capitule au capitol.
Jeudi 11/06/2020 : Impro 2
Deuxième texte en impro cette semaine, pour me laisser porter par cette envie. Mais promis, je n’en abuserai pas !
Je crois que j’y prends goût, je crois que ça me détend,
Mais il faut que je vous l’avoue, c’est aussi par manque de temps,
Parce que c’est plus facile, de se retrouver face au micro,
Que de passer du temps avec sa feuille et son stylo,
Alors, de ce texte, il n’y a encore rien sur papier,
Et je sais que ces vers avancerons doucement, pas à pas, pied à pied,
Malheureusement, il n’y aura pas d’histoire, il n’y aura pas de récit,
Il n’y aura pas de blague, de chute ou de facétie,
C’est encore une fois un texte improvisé,
Mais je vous assure que le texte de demain, je vais le réviser.
Vendredi 12/06/2020 : Outrecuidance
Un mot proposé par Nicolas sur Instagram ! Petit mot désuet, dont j’apprécie la consonance… Et l’occasion d’une nouvelle histoire, un peu désuète aussi ! Je me suis longuement posé la question de s’il fallait dire « outre lui » ou « outre que lui »… J’ai donc enregistré les deux versions, mais il me semble que « outre lui » est la forme correcte.
Ce soir c’est bal musette, le premier de la saison,
Ambiance guinguette, bord de canal, sur la terrasse de la maison,
Des jeunes, des vieilles, des fanfarons guinchent déjà en rond,
Quand soufflent les premières notes de l’accordéon,
Au milieu des valses, un p’tit homme veut organiser un concours,
Au milieu des piaillements, se rêve comme le roi de la basse-cour,
Le coquet coquelet, partout caquette,
Tape du talon sur la piste, le clac-clac des claquettes,
Le paon fait sa roue, avec outrecuidance,
Mais ce soir on se détend, le bal, outre lui, danse.
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