Les Egoèmes, c’est un concours de poésie que j’organise chaque début de mois sur Instagram.
Pour cette treizième édition, je propose aux participant·es d’écrire sur le thème « Vers Tiges ». Comment rester terre à terre quand il faut prendre de la hauteur ? Où s’enraciner lorsqu’on déploie ses ailes ? C’est à leurs poèmes d’y répondre !
Pour cette édition, les participant·es ont une semaine pour participer, en envoyant leur participation à concours @ la rathure . fr avant le mercredi 10 mai 2023 minuit.
Comme pour l’édition précédente, je proposerai un texte de calibrage pour aider les jurys dans leur travail de notation.
Pour vous tenir au courant des actualités du concours, ça se passe sur Instagram : @lesegoemes
Les jurys de cette édition sont les lauréat·es de l’édition précédente :
Lucie Brouze (Instagram)
Mahaut Lisle (Instagram)
Gomzolo l’Esaïe 60 (Instagram)
Vous pouvez retrouver les présentations des membres du jury sur Instagram : @lesegoemes
Bonne lecture !
Texte 1 – Bulle – Henry Castello
C’était le printemps,
@systeme_lunares_
Tout avait de nouveau des couleurs,
Étant sidéré et à cran,
Je me vis plongé dans la peur.
Une nouvelle saison,
Ou je perd la raison,
Entouré de tous ce vert,
Cela m’inspire de nouveau vers.
Tout en haut, dans ma bulle,
J’avais peur de tombé,
Angoissé je fabule,
Une histoire déraisonné,
Je suis d’un ridicule,
D’avoir autant peur de tombé.
Texte 2 – Vers Tiges – L’âme papillon
Tout la haut
@lamepapillon
Chemin d’un saut
Tout là-bas
Chemin d’un pas
Tout en bas
Chemin d’un amas
Tout à l’envers
Chemin d’un travers
Tout se fige
Chemin d’un vertige
Texte 3 – La nuit des acrophobes – L’Alchimiste
En visite guidée de votre escarcelle
@lalchimiste2.0
En plein éloge de l’érection
J’inhale sans gêne vos huiles essentielles
À tendre vers l’essence même de l’émotion
L’étourdissement guette mes sens acrobatiques
Le tourbillon m’envahit à force de déraison
Vous me tourmenter de vos vérités esthétiques
Même un aveugle y verrait l’illusion
Devenu votre goûteur attitré jusqu’à l’ivresse
L’exaltation me grise de trop s’enivrer
De cette proximité avec toutes vos promesses
Le vertige s’épanouit jusqu’à la nausée
D’une dextérité à faire bondir les calames
Vous érigez d’une main de maîtresse
Des statues dressées vers la délicatesse
Parfois, l’homme rêve même d’être femme
Enfin, tombé dans des panneaux toutes directions
L’exaltation aux portes de vos cuisses
J’envisage la vertigineuse ascension
D’un de ces vides avant qu’il ne roidisse.
Texte 4 – Désamour vertigineux – Marina Tem
Et sa peau mate qui jouit d’une clarté sans jamais pâlir,
@marinatem_12
Et son corps basané qui luit dans la pénombre de mes souvenirs,
Est-il possible de jeter autant l’opprobre sur mon âme ?
Qui d’elle sans relâche essaie à nouveau de s’en rappeler,
Est-il possible de m’extirper de ces pensées infâmes ?
Qui pour elle m’exhortent à rétablir ces doux moments du passé.
Quand le cinglant désamour nous tourne en derviche,
Quand les années se figent dans la mémoire d’une affection fétiche,
Ma ferveur déjoue le temps pour que ne soit plus régulière,
La nostalgie pour celle qui n’etait plus à moi et qui m’aura fait prisonnière.
Parcourir le monde hostile et entrevoir une lueur,
Où seule sa voix détériore crime, peine et rancœur,
Abysse de ces moments où tout est châtiment,
Pour mon âme qui s’enlise par obstination dans une rengaine de tourments.
Attirance damnée qui m’offre aux supplices du rejet,
Tel Tantale si proche mais tellement loin de son objet,
Je demeure tiraillée de ces jours à languir après elle,
Espérant une possible reconnexion de nos esprits qui se mêlent.
Mais quand sonne l’heure lucide de mes obscurités,
Où sa froideur mécanique me rappelle amèrement mes incivilités,
C’est alors que chancelle la flamme qui veille au loin dans mon cœur,
Frissonant à chaque regain de tendresse et de vieilles mœurs.
Texte 5 – Printemps – Latsuna
Ronde des saisons
@latsuna.officiel
premières douceurs du printemps
défiant toute raison
L’éveil s’impose en un instant.
Terrée au fond du sol
peu à peu monte la sève
Vers le ciel, une course folle
Après l’hiver, la vie se lève.
Trouver le chemin de l’ascension
des racines vers les tiges
Renaissance dans les bourgeons
Floraison jusqu’au vertige.
Texte 6 – Aller vers Tiges comme on irait vers la mer – Servane Hardouin-Delorme
Sur les falaises vers Tiges
@servanehardouindelorme
Deux bâtisses se font face
L’une ou l’autre je voltige
L’épilogue ou la préface
Dans l’enfance vint
L’ancienne maison de pêcheurs
Retapée par mon grand-père
Un jour de chagrin
Dans l’ombre des rideaux j’y vois
Les silhouettes de mes soeurs
Et dans les tiroirs de bois
Nos mondes d’hier
À d’ici deux pas
La nouvelle maîtresse étire
Son squelette mosaïque
De béton délicat
Mes parents l’ont tant désiré
Cet espace sans nostalgiques
La page blanche où chercher
De nouveaux souvenirs
Sur les falaises vers Tiges
Deux bâtisses se fustigent
La pierre en chien de faïence
Sur les falaises vertiges
Le possible ou le vestige
Mes deux amours en balance
Texte 7 – vol de tige – Hachpra
elle pousse : tige
@hachpra
tendue dans l’étang,
dure comme se tend
la tête d’un homme qui
met sa tête de météore
dans un tank…
la tige se retire dans ses rites
et rate l’astéroïde :
alter ego de son corps,
elle s’incarne encore
avec hargne qui l’altère…
colère comme l’alcool,
elle apprête sa colle
et se bloque contre le roc :
collée, donc, elle arrache son col
et lâche sa chair, loque
qui vole, qui éclot
comme un kiki qui clôt le vol.
Texte 8 – Volcan – Malvina Lalanne
Des cimes et des ravins
@malvina.lalanne
Sous les ailes acérées
Si nous étions divins
Nous pourrions planer
Au-dessus des falaises
Par-delà les tempêtes
Dans l’éther à notre aise
Dans les cieux sur les crêtes
Surplomber la nature
S’inscrire dans l’harmonie
Sublime créature
Envolée loin d’ici
Paysage dans le ciel
Immortel volcan
Serais-tu l’éternel
Le frère du néant
Sur ta peau noire abrupte
Sous ta robe de jade
Tes nuages en volutes
Chaque jour s’évadent
Les aigles magnifiques
Se jettent dans tes creux
S’élancent vers tes pics
S’étendent majestueux
Ces êtres ailés sublimes
T’enseignent la beauté
Et tes rêves s’animent
Tu deviens Liberté
Texte 9 – Monet – Patrick Aubert
C’est au jardin de Giverny
@patito75009
Qu’il voyait déjà sur la toile
Des nymphéas en harmonie
Chatoyer telles des étoiles
Sous son pinceau les capucines
Les iris et les agapanthes
Les coquelicots les glycines
S’irisaient de couleurs pimpantes
Le libre cours de son génie
Imprégnait la main de l’artiste
Donnant le jour aux symphonies
Florales de l’impressionniste !
Texte 10 – Le Vertige – Lisa
Se regarder devant la glace
@kuro_en_fille
Et se reconnaître à demi-mots
Qui étais-je au réveil ?
Qui suis-je désormais ?
La terre est ronde
Le monde est plat
Comment est le moi ?
De l’enfance à l’adolescence
De l’adolescence à l’âge mûr
Qu’est-ce-qui a vraiment changé en moi ?
Que reste-t-il vraiment de tout cela ?
De la passion qui alimente le danger
Du champs des possibles,
Jusqu’aux limites inextensibles
Depuis que j’ai appris à parler
Je me suis tue
J’ai tué dans l’œuf une infinité de pensées
Réfréner les désirs les plus intenses
Condamnée à se faire minuscule
Dans un monde de géants
Rêvant de l’existence d’un autre être
Aussi minuscule que moi
Aspirant à mettre en pause l’afflux
L’afflux du gigantesque
L’afflux du vous trop éreintant
Qu’est-ce-que l’homme possède réellement ?
Si ce n’est un égo démesuré
Qui ne peut se sustenter
L’aiguille s’est implantée
Conte de fées
Dans lequel il n ‘y a pas que la princesse
Qui devrait se réveiller
Le moi qui dort
Le moi qui respire sous les décombres
Le moi aux yeux ouverts
Le moi qui tourne en rond
Le moi qui ne tourne pas rond
Le moi qui se confond
Le vertige
Texte 11 – Vers tiges vertes hors du verre d’eau – Glyadrin
Du verre en tombe la verte tige ;
@brooklyn90événor
Dépassée par le bruit elle s’enfuit ;
Renonce lui dis au loin le pétale ;
Étendue là elle passe la nuit;
Dans un abîme de couleur pâle ;
Reste avec moi lui dis le verre ;
L’eau te nourrit , tu ne peux être à terre;
Trop tard voltige, et vers là bas;
Je me suis écrasée en bas ;
Plus d’eau pour le lys au pétale douce ;
Gardant la brisure je suis fanée;
Laisse moi en paix l’abysse me guéris;
Texte 12 – Vertige poétique – Fanfan
Lorsqu’allongée dans l’herbe, dans ce parc citadin,
@aucamvilloise
J’entreprends de relire, à l’ombre d’un sapin,
Les auteurs éternels : Pierre, Anna, Joacquim,
Je m’enfuis dans un monde de sonnets et de rimes.
Chaque vers me transporte vers ces siècles divins,
Où l’on faisait l’amour tout en alexandrins.
Chaque mot m’alarme et me prend, puis me renverse.
C’est Rimbaud, Mallarmé. Mais voici une averse !
Les gouttes entrent en mon cœur. Ces chefs d’œuvres intimes
M’étourdissent si fort, je ne vois plus la cime !
Le vertige poétique me saisit, me bouleverse.
Est-ce la pluie ou des larmes et sanglots que je verse ?
Texte 13 – Funambule printanière – Joshua
Funambule printanière
@aandr3v
avance sur son fil vert
vers le bout de cette fleur penchée
sous le poids de sa carapace tachetée
Pétale rouge ailée voyage
et apporte le printemps
fait naître un sourire aux enfants
curieux de connaître son âge
Tantôt cachée dans les tiges
elle ne connaît point le vertige
Tantôt planant autour de ma tête,
elle fait des volutes, des pirouettes
Au creux du cou ou dans les cheveux
Elle épargne parfois les innocents
et rend les jours heureux
cette petite bête à bon Dieu
Ses vertes tiges sont mes arbres,
Son champ de fleurs ma forêt,
C’est vers elle que les tournesols regardent,
Après sa venue que la flore renaît
Courbée au dessus d’elle
je deviens son ciel
et elle,
ma coccinelle
Texte 14 – Le Vie-Gnomon – Athénaïs Grave
Perché, vertical, sur le pont de terre,
@athenaisauteur
Chahuté par la houle d’une mer
Dont je suis entouré par la chair,
Et dont le sang cogne dans mes artères.
Elle retourne ma vie.
Elle détourne le temps.
Seule mon ombre déviante me rappelle,
Les heures perdues pour elle.
Et quand elle disparaît, je disparais avec elle,
Englouti par le réel.
Debout au sommet de la vigne,
Abandonné par l’Ivresse indigne.
Texte 15 – Il fait bon d’être un pigeon – Pouteau Thomas
Habiter le monde en oiseau
@pout_pout
nager dans les nuages
battres des ailes au-dessus des îles
et se dire que ceux d’en bas, ils sont beaux
Texte 16 – Racines de Muisca – Camino Suamox
J’aime connaître mes racines,
@karen_patrimonio
les racines d’une culture millénaire,
enracinée dans la culture paysanne,
des mélanges de zones urbaines et rurales,
trouver une solution pour le serpent noir,
à la recherche de la paix,
planter des nouvelles racines,
des racines identitaires solides,
vers les tiges multicolores,
il y a un sol fertile et du compost,
aujourd’hui, nous élevons la voix,
les mots peuvent voler.
Texte 17 – Le funambule – Svin
Le funambule sur la corde raide prend de la hauteur et s’envole dans les airs.
@florentsvin
La tête dans les étoiles bien que toujours sur ses épaules, il nous regarde de haut et sans filet, file sur le fil et trébuche.
Quel coup de massue pour cet enfant de la balle qui pourtant, n’en fait pas tout un cirque.
Il ne s’agissait là que d’un malencontreux pas malhabile.
Une fois la blessure effacée d’un souffle comme par magie, il se relève et, sans répit, repart aider par le soutien du public.
Le regard vers l’horizon, il tangue comme un bateau dans la tempête.
Mais cette fois, il n’y aura pas de naufrage pour l’incroyable acrobate et c’est avec succès qu’il flotte au-dessus du sol.
Après sa traversée, il reçoit une pluie d’applaudissements qui ensoleillera sa journée et celle des deux passagers qui ont embarqué dans l’aventure de sa vie.
L’innocence de cet artiste en équilibre et qui libre prend son envol sur le fil du temps éblouit les spectateurs qui ne doivent pas pour autant oublier leur rôle d’éclaireurs éclairés.
Quand on coule ou que l’on tombe, une main tendue peut toujours nous aider à refaire surface pour mieux repartir sur le fil de la vie. Tout comme une lumière est essentielle pour illuminer le virtuose.
Texte 18 – Tant de pourquoi… – Dominique Theurz
La famille a décrété
@dominiquetheurz
Que toi seul pouvais les sauver,
Alors tu t’es mis en route
Et eux ont exclu ta déroute.
Tu as traversé des terres hostiles
Mis cent fois ta vie en péril.
Tu as côtoyé la faim, les violences,
La prison et encore bien d’autres souffrances.
Puis tu as pris la mer,
Une expérience qui te laisse un goût amer.
Nombre de tes copains d’infortune ont péri
Et aux rescapés on refuse une nouvelle vie.
On te propose un semblant de survie
En te serinant que tu n’es pas bienvenu ici.
Tu ne désespères pas de poser tes valises
Mais encore et encore tu rencontres la bêtise.
Tu offres ta sueur
Pour calmer tes peurs et les leurs,
Et ceux qui en profitent
Ose souvent te traiter de parasite
Quand tu demandes les papiers
Et le droit de t’enraciner.
Ce soir, tu pleures sur le monde,
Sur ses systèmes immondes,
Mais au téléphone tu rassures ta mère,
Encore tu lui caches tes galères.
Tu répètes que les gens sont avenants
Que bientôt tu pourras envoyer de l’argent,
Qu’elle sera fière,
Puis tu raccroches et retournes à ta misère.
Texte 19 – les herbes folles, danseurs de la nature – Zokpé
@kangaminamusingilwa
Vers tiges, les herbes folles s’étirent,
Dans un mouvement gracieux et libre,
Elles dansent au rythme du vent,
Offrant leur beauté à chaque instant.
Leurs tiges fines et élancées,
S’élèvent fièrement vers le ciel,
Comme pour toucher l’infini,
Et s’envoler vers l’éternité.
Leurs feuilles vertes et chatoyantes,
Captent la lumière du soleil,
Et offrent un spectacle éblouissant,
À ceux qui savent les contempler.
Les fleurs qui éclosent sur leurs tiges,
Sont autant de joyaux éphémères,
Qui viennent égayer nos vies,
Et nous rappeler la beauté de l’univers.
Vers tiges, les herbes folles nous enseignent,
La force de la nature et sa sagesse,
Elles nous invitent à suivre leur exemple,
Et à vivre en harmonie avec le monde qui nous entoure.
Alors levons les yeux vers le ciel,
Et contemplons ces merveilles de la vie,
Qui nous rappellent que tout est possible,
Quand on ouvre son cœur à l’infini.
Texte 20 – Au temps du temps à l’envers – Larteau Virginie
Le moment s’allongerait,
@virginielarteau
les racines pousseraient
par en haut.
Il y aurait de la lumière,
même dans l’obscurité.
Le griot joue.
Les cordes ajoutent
leur touche.
Elles modulent,
jusqu’à maîtrise
complète
du bruit
des vertes tiges
tout autour.
Le silence enfin se fait,
volera au-dessus
du nid des oiseaux.
Il déploie lui-même ses ailes.
Traverse les rues par au-dessus.
La ville s’agite,
perd le sens de l’équilibre,
ne comprend plus
ce qui se trame.
Au temps du temps distendu.
Texte 21 – Sous les palmiers – Petite Plume
Sous les palmiers,
@francebesson
Au bord de l’eau.
Sous les immenses palmes,
Les pieds dans l’eau.
La vie vague, mon esprit divague.
Probablement.
Loin des soucis, loin des ennuis, se laisser porter par la vie.
Se laisser emporter par les sons, les bruits.
Les flots voguent sous les petits effets des vents.
De petits coquillages sont apportés par les marées,
De petits crabes côtoient les sables,
De petits étoiles de mer s’allongent sous la mer,
De petits poissons passent et repassent.
Mon esprit profite,
Mon esprit apaisé
Le soleil devient rosé,
Au loin, les palmiers dorés.
Texte 22 – Poème d’un autre monde – Mathilde
Il n’y a qu’en la vie que l’on nous donne à croire,
@mat2lek
Il n’y a qu’en la mort que tu as pu survivre.
Entends-tu cet éternel silence,
Qui bruyamment engourdit tes sens ?
Sens-tu ce calme imperturbable,
L’armistice succédant le face à face avec le diable ?
Perçois-tu, désormais, sur les lèvres l’infamie,
Celle qui à la bonne heure s’appelle bonheur,
Mais qui, trop révélée, ôte tout espoir de vie ?
Goûtes-tu pour nous, aux intarissables saveurs
Affinées, cultivées, pour adoucir les cœurs ?
Touches -tu alors du bout des doigts,
Cette paix tant convoitée, emmaillotée dans une soie.
Si la vie doit rester belle, il n’en est rien de ton absence.
C’est dans une larme universelle, que ton départ prend tout son sens.
Affligeante union, des vivants se donnent la main,
Enchaînés à la perte, comme si rien n’était vain.
(Florian)Et si tes pas ne foulent plus la poussière
C’est que ton âme prospère au-delà de la Terre.
Les années passent et nous abîment,
Les jours s’enchaînent, s’estompent, et s’impriment
Dans la farandole effrénée d’une existence puérile.
Quelques mots déchus sur un papier froissé,
Une confession laissés-pour-compte s’harmonisant,
Avec le corps inerte suspendu, et oscillant,
De l’Être résolu, quittant la vie le souffle coupé.
Voici le spectacle vertigineux d’un désespoir à terme,
Abandonnant sans remords un monde jaloux.
Affamé de tragédie, succombant, ils noient leur lanterne,
Priant qu’un jour l’agonie triomphe et que leur corps, au-dessus du vide, soit mis en
joue.
Texte 23 – Solastalgie – Chloé Delhaye
@chloedelhaye_
Assise sur la lune
Les jambes ballantes
Elle prend sa plume.
D’ici, elle est petite la géante
Presque insignifiante
Le vert des forêts, le bleu des océans , le gris de l’air
Elle se demande si les hommes voient comme elle est belle.
Ou si ils ne vivent que pour s’y plaire jusqu’à oublier qu’elle est leur mère,
L’épaisseur de leurs saletés les aveugles peut-être, se dit-elle .
Elle souffle, souffle à en perdre haleine, mais le souffle d’une étoile n’a jamais dégagé un ciel si lourd.
Elle écrit une lettre aux habitants ci-bas, qu’elle envoie en avion de papier.
Petite étoile est de celles qui aiment les regarder, mais les voit se détruire pour l’amour du Pouvoir, si on peut appeler ça de l’amour.
L’espoir d’une petite étoile pourrait-il les aider à se rappeler ?
Elle pleure tous les soirs des larmes d’or car en bas ils aspirent à l’abondance. Il faut au moins les Ralentir, s’ ils ne peuvent plus faire demi-tour.
Elle souffle, souffle à en perdre haleine, mais le souffle d’une étoile n’a jamais dégagé un ciel si lourd.
Elle crie, chante, danse, peint, hurle, murmure
D’épuisement, Etoile a le tournis, perd l’équilibre, entend un bruit sourd,
Elle tangue, chavire, glisse et tombe à toute allure.
Certains yeux d’en bas ont le regard tourné vers les cieux et voient Étoile filer.
Ils sont émerveillés.
Une fois encore, une petite étoile débordant d’espérance est tombée.
Une fois encore, la vue d’une beauté sans pareil se faire consumer a tué.
Les sages étoiles pleurent des larmes d’or car tous les soirs pleins de petites étoiles s’étourdissent à vouloir préserver la Terre de ceux qu’elle abrite.
Toutes finissent par devenir filantes et disparaître plutôt que de rester et briller.
Et eux, d’en bas, les yeux tournés vers le ciel, de leur atrocité, ils sont émerveillés…
Texte 24 – Dans les vertiges de nos vestiges – Helen Juren
@helenjuren
A l’oiseau bleu qui nous envole
A l’océan qui nous console
Pardon
On a cassé les carapaces
On a fondu le blanc des glaces
Aigris, les tigres gris grimacent
Sous nos déchets en dédicace
Dans les vertiges de nos vestiges
Le vent fustige nos vieux litiges
A la forêt qui se décime
A la saison que l’on abîme
Pardon
On a trop cru à l’éternelle
Cérémonie perpétuelle
On a menti à l’hirondelle
En ce printemps irrationnel
Dans les vertiges de nos vestiges
Le vent fustige nos vieux litiges
Aux insectes qui s‘amenuisent
Aux espèces qu’on normalise
Pardon
Faut-il être, naître ou ne pas naître
En déclenchant le chronomètre
Comme une ultime devinette
De l’à peu près à l’aveuglette ?
Dans les vertiges de nos vestiges
Le vent fustige nos vieux litiges.
Texte 25 – la belle de jour – Kilian Jullin
Je ne puis imaginer une vie sans toi
@kplume38
et pourtant
Bien que petit tu étais a moi
Il me fût devenir grand
Je n’aurais jamais imaginé
Pouvoir te quitter
impensable
indispensable
C’est grâce a toi que tout a commencé
Un amour réel rempli de beauté
D’innombrable chemins
Difficil de savoir où aller quand on ne connais pas le sien
Tu es cet endroit référant
Un écrin réconfortant
J’ai grandi sous tes feuillages
J’y ai écrit mes premières pages
De tes pans verdoyant en été
Où ta neige que je regardais tournoyer
Tu as bercé mes chagrins, mes joies
Tu as bien souvent évité que je me noie
Je t’avais fais la promesse de ne pas partir
Mais les circonstances vertigineuses de la vie
M’ont pour la premiére fois fait mentir!
Se que je sais aujourdh’ui
C’est que même si je suis loin de toi
Tu vis chaque instant dans mon coeur
Tu me fais souvent oublier mes erreurs!
Ma Montagne a moi!
Je me suis envolé,
En tant qu’homme, en tant que papa, en tant que mari, en tant que MOI
Chaque envol, une épopée!
Mais je sais que toi tu ne bouge pas et que mes racines sont là, auprès de toi!
Et c’est là que tout finiras!
Texte 26 – Jeu Vert – F.L
Tourne-moi la branche et découvre mes secrets
@fr_f.l
Entends battre ma terre et couler ma relève
La sève qui atteint dans ses élans discrets …
J’ai le vertige de la plante et de sa fève !
Excité sur le sol-ayant bu sous-l’écorce
Sainement, salement, seulement vachement
Uri.né des bourgeons, et-mes fleurs simplement
Inspire.ront de vert-ig.il pince avec force
Sans s’en sentir le sens du sang semblant sortir
Mon corps abrite encore un univers de rêve,
Orée accessible à l’humain qui trop s’endêve ;
Illumin.ant-vers t’y jeter pour te blottir … !
Texte 27 – Germination – Carmy Basaki
« Germination
@Carmybasaki
de l’abîme jaillit la racine carrée d’un mot
au début de n’est qu’une vague
pensée, une vague idée ébauchée
par une émotion un regard un vide
naissance d’un presque-poème
que la nuit assaisonne
et que le matin viendra envelopper
de sa rosée
puis une somme de mots, une
autre somme et ainsi de suite
jusqu’à la cime des souvenirs
perçant l’azur, quittant l’atmosphère terrestre
dans les dédales des vers voilà qu’on
s’égare, voilà qu’on perd de vue l’origine
poésie, errance dans les lignes du
vent, entre mille et une branches
brodées avec des lettres
ah la nuit appelle l’étourderie, l’ivresse,
il faut y déambuler suspendu
aux mille et une branches, les yeux rivés
sur un monde que l’on considère de haut
le temps d’un poème, le temps d’une illusion,
non le temps d’une certitude celle
qu’en dépit des rêveries on domine
le monde. »
Texte 28 – Corps ! – De Christine
Quelques soupirs s’abandonnent
@graddydechristine
Dans l’ultime volute de fumées
Mêlant chant exténué
Et rires éteints
Les yeux ont perdu leur berceuse
Née du bleu de l’innocence
Et picorent la soupe amère
Criante de laves et geysers
Dans cette vaste vallée
Gonflée de couleurs
insaisissables
Où les corps si jeunes
Mais déjà cabossés
Sont offerts à ce dieu farouche
Qui roule le tambour
Merveilleusement
Le roule avec un rire gras
En guise d’insolence
Texte 29 – un,deux,trois Liège – Seulement Samuel
Dans les rues de Belgique,
@seulementsamuel
Déambule la belle chic,
Funambule de la vie,
Elle valse les soucis.
Un, deux, trois, Liège.
Au rythme des arpèges,
Sur les hauteurs de Liège,
L’acrobate danse sur un fil,
Chaque pas est un péril.
Un, deux, trois, Liège.
Au-dessus de la citadelle,
Elle vogue dans le ciel,
Se balance entre deux tiges,
Et dompte le vertige.
Un, deux, trois, Liège.
La funambule sourit,
Tout le monde applaudit,
Et rend la fille distraite,
Ne sent pas venir la tempête.
Un, deux, Liège.
Quand se lève le vent,
La fille rate un battement,
Et termine son voyage
Virevoltant dans les nuages.
Un, deux, trois, Liège.
Un, deux, trois, Liège,
Avance le cortège,
La ville entière pleure,
La danseuse des hauteurs.
Texte 30 – Vers le haut – Julie
Les pieds sur Terre,
@julie.pott_w
La tête sous l’eau.
Trouver quelques vers,
Pour me tirer vers le haut.
Prendre un stylo,
Poser des mots.
Créer des rimes suivies,
Vous parler de ma vie.
Réagencer mes pensées
Jetées sur un brouillon.
Faire naître des rimes croisées,
Et sortir du tourbillon.
Dans ces moments tourmentés,
L’heure n’est pas à la performance.
Juste au besoin de sortir du silence,
Embrasser les rimes, pour ne pas perdre pied…
…Et rester encré.e sur Terre,
Sortir la tête de l’eau,
Accompagné.e de quelques vers
Qui me tirent vers les mots.
Texte 31 – Vers tiges – Marie
Je m avance vers le pont,
@mariefrancehenryblot1
Je me fige.
L eau coule sans vergogne
ma tête cogne.
Le courant de la vallée
Va m avaler.
Je perds pied
Comme aspirée.
Je me plie,
me recroqueville.
Je suffoque.
Quelles étranges sensations
Sans raison.
J écoute mon corps souffrir
Et mourir
Je respire doucement
Lentement
Je laisse en moi
Monter le sang
Doucement
Mes pieds forment des racines
Consciemment.
Et mon corps
Déplie ses ailes
Tranquillement.
Je laisse aller le courant
Et je regarde bien devant
En avant!
Texte 32 – Géométrie – Théo Eloy
Eux?
Ça fait déjà “des jours”
Qu’ils ont quitté la terre.
Le vent les gifle,
La mer les griffe
Ils se risquent outre-mer.
Un soleil confisqué
Leur parle du passé,
D’une ville éventrée
Sous deux cents décibels:
Des instruments d’horreur
Le cuivre à la tempe
La corde au cou
Le trémolo dans la gueule
La musique, elle sacaaade !
Des barricades,
Des barbelés
Et des grenades dégoupillées
Du verre pilé pile dans l’arcade
Et des sarcasmes à l’arrivée.
Ils sont prêts, elles sont prêtes.
À s’en aller dans l’eau
Plus loin, mais plus bas
Plus loin, mais plus bas
Vers plus rien, vers là-bas
Ils verront l’Atlantide
Avant Lampedusa.
Et la mer passe l’éponge !
C’est l’histoire de la honte
Ils ont vécu d’amour, d’eau fraîche
(Mais d’eau fraîche dans les bronches)
Nous n’en sommes à l’écoute
Que quand ils crèvent en route
Car les dents de la mer
Se font dans la manière
De s’en foutre.
Et dans des semblants d’amour
Et d’horreurs pardonnées
Auto-pardonnées
L’histoire semble figée,
D’un soleil sans effort
Car les gens du nord
N’ont dans le cœur
Qu’un décore
Qu’ils n’ont pas su voler.
Comme les flots de la mer
Mordent les mailles du polyester.
Les vagues dans la gueule
Ils sont seuls et s’entassent.
Prisonniers dans la nasse,
Ils se tordent un peu
Et puis… Ils s’tordent plus
Parce que y’a plus la place.Dans leur bled,
Il y a des mecs qui ont parlé d’humanité,
Qui ont parlé d’Europe
Là où c’est moins la merde.
C’est pour ça qu’ils sont cent
S’entassant par bateau
Sur une longue autoroute
Inondée par les eaux.
La Méditerranée ?
Parlons-en !
C’est une pute !
Qui va te faire raquer trois cents balles
Pour lui toucher la côte.
Et pour mille de plus,
Tu changes de position
Et la marée qui se vautre
Dans des allers et retours
Sans passion.
Un voyage en ses reins?
Ça peut durer des jours
Tu peux crier au secours
Dans son lit,Personne vient.
@jakbrol
Dans ses draps froissés
Et salis par l’écume
Elle videra ses rouleaux
Au visage des marins
Pauvres et sans fortune,
Sous la lune en détresse
Alors range tes Kleenex
Elle avale à la fin…
C’est qu’une question de pognons !
Si tu penses aux étrennes,
Tu lui lécheras la Grèce
Et sa botte italienne.
La prison semble bleue
La cantine trop salée
Ils sont sales, nerveux
Leurs cheveux par paquets
Ça fait déjà des semaines
Qu’ils ont quitté la terre
En laissant aux sirènes
Leur semaine ordinaire :
Lundi est un 22 mars
Mardi un 13 novembre
Mercredi 10 octobre
Et jeudi 11 septembre
Vendredi sous les mines
Samedi sous les roses
Et puis, le septième jour
Le seigneur se repose.
Et puis… ça pète un câble
Dans tous les sens
Un cœur éclate
Une flaque de sang
La cendre à terre
De tristes restes
Et du silence
Pour ceux qui restent
Lancinant dans les corps
La douleur est épaisse
Et dépasse le réel
Parce que vu de la terre
L’espèce ? Elle est pas belle !
Ça fait déjà des jours
Que leurs jours semblent longs
Que le monde n’est plus rond
Que le monde n’est que vagues sur les eaux
Qu’il fait chaud
Pour un nouveau tour d’immonde
En quatre-vingts matelots
Qu’ils n’ont de la vie
Que leurs rêves et l’envie
Dans nos paradis ivres
On est vachement sensible
Nos poumons pleins d’air
Et nos airs pleins d’excuses
Satisfait et très fière
Que la croisière s’amuse
Et les étrangers
(Quand même appelons-les par leur nom)
Se sont perdus un soir
Sous les ondes profondes.
Dans un silence rare,
Un carnage sans musique,
Ils fondent dans le bleu
Comme une sombre acrylique.
Se battent,
Se débattent,
Ça fait des ronds dans l’eau
Et de la mousse
Et des formes ondulées
Par les vagues
Et… la lune impassible,
Éclaira dans la nuit
Le désespoir d’un peuple
Dans sa Géométrie.
Texte 33 – Vertiges d’espoirs incessants – Sandy Géronimi
Depuis toujours dans cette étrange vie
@sandy_didou
L’ivresse de mes rêves m’attire et m’enlace
J’ai tant de fois cédé à la folie
Dans l’imaginaire ou le réel, si vivaces
Entre désir et réalité, espoir et raison
Dansent mille vertiges incessants de l’existence
Pris dans une tempête de sentiments, de passion
Le tourbillon de l’âme et de l’esprit mène la transe
Cette fois, ces songes si tentants, je les lâche
Profitant de l’instant présent, je m’en détache
Goûtant au tendre parfum d’une promenade
Au petit matin, grisée, comblée, je m’évade
Moi qui errais, autrefois, l’âme noctambule
J’ai renoncé aux doux frissons du crépuscule
Appelée par la nouveauté
J’ai délaissé la Voie lactée
À l’encre noire brodée de rêves d’étoiles
J’ai choisi les possibilités abyssales
Quand le jour empli de rosée est infini
Brille l’espoir, perle éphémère de la vie
Car s’il est beau d’admirer ce qui, par d’autres, est fait
Quand la journée est passée, que tout est joué, ancré
Je m’exalte encore davantage d’avoir semé
Mes idées, mes pensées, pour espérer les voir germer.
Texte 34 – SEQUOIA VERTIGO – Marine Lanier
Séquoia vertigo
@marinelanier
Tu as vu cette inscription sur un panneau
Écrite à la main avec une peinture noire
Certaines lettres commençaient à s’effacer
C’était quelques jours avant qu’elle ne te quitte
Avant qu’elle ne disparaisse
Avant qu’elle ne prenne la fuite
Ces deux mots t’ont fait rêver
Tu as pensé aux grands séquoias
des grands parcs des États-Unis
Et à ce grand et long vertige
Dans lequel tu chutes depuis qu’elle est partie
Tu as pensé à ce long baiser juste à la frontière du parc
Alors que vous n’aviez pas encore vu les séquoias
Et tu t’es dit que si un jour tu la retrouvais
Tu l’emmènerais les yeux bandés dans un vieux cargo pour rejoindre l’Amérique
Et que vous traverseriez les États-Unis d’est en ouest
Encore pendant des heures
Dans une vieille Cadillac
Séquoia vertigo
Tu t’arrêterais dans des motels
Au milieu du désert
Et tu lui répéterais
Séquoia Vertigo
Dans son sommeil
Elle aurait toujours les yeux bandés
Tu la ferai boire
Tu lui chanterai des chansons
Tu lui dirais d’imaginer les paysages
Tu lui ferai goûter des tartes à la myrtille
Tu lui mettrai des disques de Creedence Clearwater Revival dans l’habitacle de la voiture
Elle serait patiente
Ce long voyage noir lui plairait
Car tu lui aurais promis un trésor
Et vous arriveriez en Californie
Quel étrange signe avant son départ
Séquoia vertigo
Tu voyais Madeleine du film d’Hitchcock
Son chignon en forme de vortex
Elle avait la même couleur de cheveux que Madeleine
Une blondeur de cendre
Des anneaux d’or
Dans ses cheveux jaunes
Juste avant son départ
Tu l’as photographiée dans le jardin des glycines de son amie
Elle portait un chemisier blanc
C’est la seule pellicule qui reste aujourd’hui de votre amour
De son visage
De sa disparition
Son regard était déjà ailleurs
Comme celui de Madeleine qui a connu plusieurs vies
Séquoia vertigo
Tu la feras descendre de la voiture
Tu n’enlèveras pas tout de suite le foulard bleu sur ses yeux bleus
Tu la laisseras d’abord sentir l’essence des arbres
Devinera-t ’elle qu’elle est dans une forêt
Que ce grand tourbillon l’as emmené vers des arbres millénaires
Tu la feras marcher en lui tenant la main
Les épines le long du chemin se fendront sous la plante de ses pieds que tu
auras dénudés
Et puis tu la feras s’assoir
Sur un rondin de bois
Tu déferas le foulard
Ses yeux seront fendus par le soleil
Et elle verra devant elle le typhon d’une énorme écorce rouge
Un arbre millénaire
Des traces de sève et des blessures
Dans le grand cerne de bois
Tu lui montreras la trajectoire de vos anciennes vies
Dans la géographie de l’arbre
Tu lui souffleras des dates de votre monde dans l’oreille
Inscrites dans les sillons de la chair du séquoia pour qu’elle se repère
Elle les placera dans le désordre
Ça vous fera rire
La révolution française
Les premiers pas de l’homme sur la lune
La découverte de l’Amérique
La mort de Buffalo Bill
La naissance du blues
La dernière lettre de Calamity Jane envoyée à sa fille
L’exploration du Machu Picchu sous les lianes par Hiran Bingham
La crue du Mississipi
L’ouragan de la Louisiane
Jusqu’à votre rencontre
Jusqu’à aujourd’hui
Jusqu’à vos deux naissances éloignées de 17 cercles
Séquoia Vertigo
Tu voudras dessiner ces lettres avec ton doigt
Sur sa peau de lilas
Comme le fond les enfants
Ou les amoureux
Pour se dire
Je t’aime
En secret
Avec une encre magique
Qui s’efface
Tu voudras lui dire
Que le temps est une spirale
Que le temps n’est pas le temps
Que le temps est la chrysalide d’un papillon qui se défait
Vole
Et redevient chrysalide
Pour voler à nouveau comme un papillon
Indéfiniment
Que rien ne nous appartient
Mais que tout est gravé au creux de nos mains
Dans l’écorce des arbres
Texte de calibrage – Le cycle de l’eau
Inscrire ses pieds dans le marbre des nuages,
Comme une empreinte éphémère d’enfant,
Qui s’enracinent dans des souvenirs sans âges,
Défigurés par les souffles secrets du vent,
Suspendus au fond du ciel, percent les vers tiges,
Flocons émeraudes aux reflets illusoires,
Jeunes pousses déjà vestiges des vertiges,
Funambules coupent le fil de leur histoire
Attendre la floraison sans goûter bourgeon,
Se plaindre de la neige, louer le blanc manteau,
Douce hâte qui en oublie la création,
Elle qui tarde à éclore de son étau,
Égrainer, goutte à goutte, les poèmes pétales,
Dans une comptine lourde d’innocence,
Le cupidon angelot aux flèches létales,
D’un amour qui se consume de sa naissance,
Les faire pleuvoir dans une douce bruine,
Ces mots écharpés du paradis céleste,
Transportent sentiments, émotions en ruine,
Dans le rythme battant d’une danse si leste,
Les voilà déposés, dociles, à la surface,
D’un simple drapé ou d’une nappe emphatique,
Point immuable… qui déjà s’efface,
Pour abreuver les puits de nos âmes phréatiques,
Cette nouvelle graine, ancrée six pieds sous terre,
Aussi s’éveille d’une déclame muette,
Fleur sauvage qui de son pot va se soustraire,
Que jamais ne cesse le cycle du poète.
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