Les Égoèmes, c’est un concours mensuel de poésie que j’ai lancé sur Instagram.
Pour cette première édition, le thème était “En Sommeil”.
Vous pouvez retrouver ici toutes les propositions des participant·es.
Les jurys de cette édition étaient :
Adiel – @adiel.officiel – https://www.instagram.com/Adiel.officiel/
Evadiscute – @Evadiscute – https://www.instagram.com/evadiscute/
Paluche – @Paluched – https://www.instagram.com/paluched/
Le résultat de cette première édition est disponible sur Instagram. Je ne vous l’affiche pas ici, pour que vous puissiez découvrir les textes et vous faire votre propre avis !
La mise en page originale a pu être modifiée par la mise en ligne du texte dans l’article.
Et en toute fin, retrouvez ma propre interprétation du thème, au format “Fais Dix Vers” !
Bonne lecture !
Texte numéro 1 -Feenommeena – Invincible adversaire
Ronronnement quotidien en mon for intérieur
@feenommeena
Ronflement lancinant qui me suit à chaque heure
Elle est là, invisible et effrayante
Elle est là, incorrigible omniprésente
Si je l’oublie un court instant
Elle se rappelle au firmament
Je rêve souvent de ma vie avant elle
Si douce, et surtout si belle
Et toujours plus dur est le reveil
Elle est là, ma douleur qui s’éveille
Me faisant payer le prix de l’avoir oubliée
Redoublant de puissance et d’intensité
Elle ne me quitte qu’exténuée
Mais je sais que je la retrouverai.
https://www.instagram.com/feenommeena/
Texte numéro 2 – Sterc – Envie Irraisonnée Primaire
Je ne comprends pas ce qui m’arrive,
@Sterclepoetedu97
Tu dynamites la porte de ma stabilité avec ton groupe d’intervention,
Pour venir m’interpeller dans mon sommeil le plus profond,
Plusieurs fois dans l’année de manière impromptue,
Je ne sais pas comment me défendre face à toi,
Sans défense, n’ayant que pour seule arme mon cerveau, qui trépasse à chaque fois,
Tu ravives en moi cette chaleur immense, profonde, incandescente, rugueuse,
Issue des sombres et malsaines profondeurs de ma personnalité,
Mettant à rude épreuve mon sens moral,
J’aimerai tant pouvoir te comprendre pour pouvoir mieux te maitriser, t’asphyxier quand c’est nécessaire,
Je lance des bouteilles à la mer, en vain,
A toi, l’aspect bestial primitif de ma personnalité,
Sache que je souhaite simplement l’appréhender pour rétablir un nouvel ordre.
https://www.instagram.com/Sterclepoetedu97/
Texte numéro 3 – Jo Well Comme X – Ma Résilience par la Confession
Delicatesse, politesse au placard
@Welcomex11
Car mon cœur porte une balafre
Éternellement douloureuse à cause des affres
De la différence, j’avais trop de bourlets
De brioche, tu portes ça comme un boulet
Pas fastoche quand on connait
La cruauté des mioches
A l’époque, ils m’ont convaincu que j’étais un être moche
Alors j’ai travaillé dans ma caboche
Pour oublier ce cœur brisé que rien ne rabiboche
Après la disparition de papa
Un coup de canon
Au moral, beaucoup ne connaissaient même pas mon prenom
Ils me nommaient, bouboule, bouli, gros lard mais
Le pire c’est que leurs blagues
Je faisais semblant de les trouver rigolotes
Mais le soir, dans son lit, la tête de turc sanglote
J’en ai encore cette boule à la glotte
Comment pourrais-je conclure cette expérience infantile ?
Je pense que la méchanceté d’autrui piétine
Ta gentillesse, quand tu donnes le bien et que c’est le mal que tu te coltines.
Je suis habilité à te dire que l’amour
Rend aveugle, con, sourd
Et borné à ne pas voir que l’on est mené par le bout du nez, je voulais donner
De l’attention, des câlins
J’ai récolté une joie blessée comme mordue par un gros félin
Un ange gardien vaincu par le vécu
Un ange gardien vaincu par la vécu
Je t’assure, je suis né avec le tempérament d’un gars doux
Mais on m’a trop roulé dans la gadoue
Humilié, humidifier mes joues
J’en étais presque à me tenir moi-même en joug
Je chope un pistolet et hop une balle dans le palais
Du balais, tout ce qui allait
Mal, pour résister je me sentais bien trop gringalet
Mais j’ai eu la chance immense d’être soutenu
Le mal s’atténue et t’évite la route de la démence
Quand je t’articule
Mes afflictions
J’ai pris du recul
Ce que je raconte n’est pas une fiction
Pour que tu t’apitoies
Je possède un toit
Une mère qui m’a éduqué pour que je devienne un homme courtois
Alors j’traine mes guêtres, ma bedaine, un peu d’haine, pour être, un homme bien
Voir l’anxiété de ma mère disparaître
Qu’elle ne puisse plus empiété
Sur mon territoire
Car ma force d’esprit met les doutes à l’abattoir.
https://www.instagram.com/Welcomex11/
Texte numéro 4 – Kronkale – Ma Fée Braise
Les braises ont résisté à la précédente agitation
@alexkrnk
Dépression évitée après quelques perturbations
Crépitements timides, elles tiennent à peine debout
Toujours en vie mais livides, je les soupçonne d’accuser le coup
Elles sommeillent.
Leurs rêves les font rougir puis se fondre dans l’obscurité
Comme en veille,
Elles reprennent doucement le souffle que la tempête leur a coupé
Merveilles !
L’élan d’une brise les ravive et l’espoir d’une flamme peut surgir
Les étincelles puisent au fond d’elles pour rejaillir
Pour faire de ce désastre un foyer pour l’avenir
Pour revivre
Pour grandir
Pour pour ne plus jamais faillir
https://www.instagram.com/alexkrnk/
Texte numéro 5 – Arno Buyck – Alors peut-être.
Alors peut-être.
@arno.buyck.auteur
Travaille, écris, réécris
Je vois que tu t’enjailles
Tu cris, ta voix s’enraille.
Silence, travail, mépris.
Alors peut-être aboutissement,
Débris, grenailles, à bout, tu te mens
D’abord feuillette, apprend doucement.
Tu ris canaille, mépris, gloussement.
Alors peut-être, lentement
À force de travaille, d’acharnement
Te tutoierai je canaille, nonchalamment
Te sortirai de ton sommeil : Talent.
https://www.instagram.com/arno.buyck.auteur/
Texte numéro 6 – Vanille – Retour
Après avoir parcouru,
@Vanille_poésie
Le monde,
Et tous ses travers,
Après avoir bravé des tempêtes,
Moins fortes que l’amour,
Après avoir fait l’amour,
Sous de violentes tempêtes,
Après des années de gueule de bois,
Sans la moindre goutte,
Après avoir plongé dans la mélancolie,
Sans jamais toucher le fond,
Me voici.
Me voici,
Devant tes yeux,
Aussi beaux que dans mes rêves,
Cauchemardesques,
Non,
Plus beaux que dans ces souvenirs,
Lointains,
Me voici,
Devant ton visage,
Qui chasse le doute,
D’avoir aimé un fantôme,
Toutes ces années.
Toutes ces années,
Où je t’ai rêvée,
Sans le vouloir,
Toutes ces années,
Où je t’ai rêvée,
À n’en plus pouvoir,
Toutes ces années,
Où l’on m’a dit,
Que ça allait passer,
Toutes ces années,
Où ton nom,
Est resté gravé dans mon cœur.
Dans mon coeur,
Tu brilles encore,
D’une lueur anormale,
Dans mon coeur,
Je souffre toujours,
De ton absence,
Dans mon cœur,
Attendri par des passantes,
Tu restes unique,
Dans mon cœur,
Tout m’a conduit,
À revenir.
Revenir devant toi,
En ce jour,
Incapable de bouger,
Revenir devant toi,
Le sourire aux yeux,
Les larmes au coin des lèvres,
Revenir devant toi,
En sommeil,
Presque ridicule,
Revenir devant toi,
Pour te hurler je t’aime,
En silence.
https://www.instagram.com/Vanille_poesie/
Texte numéro 7 – Samuel Duval – Les nuits sans sommeil
La ville sans vie défile au creux de la nuit.
@Seulementsamuel
Dans les quartiers vils, se faufilent des vies
Qui s’enfuient dans leur blanc cortège,
Dont tout le monde connait les arpèges.
Seuls les hommes, portés sur la bouteille
Qui ne sont pas plongés dans le sommeil,
Voient ce véhicule éblouir de ses phares
Les rues somnolentes aux néons blafards.
Quand toutes les chambres sombrent,
Le transport sort de la pénombre
Pour s’aventurer sous les lumières
Des lampadaires de la Salpêtrière.
La civière serpente dans les allées sans âme,
Où résonne la respiration saccadée d’une femme.
Elle hurle, elle crie, elle continue ses efforts
Aux cadences que lui impose son corps.
Dans son ventre sommeille sa merveille,
Qui fêtera bientôt son premier réveil.
https://www.instagram.com/seulementsamuel
Texte numéro 8 – Un truc poétique – Attente
Je suis encore dans l’attente
@Untrucpoétique
Du début de ma courte vie
Qu’enfin des sensations latentes
Viennent ronger mon apathie
Je veux découvrir la folie
D’un doux baiser en coup de vent
Des larmes comme de la pluie
Ressentir les débordements
Je veux plonger dans l’eau glaciale
Adrénaline avant le saut
Mourir pour quelqu’un de spécial
La tragédie dans un sursaut
J’attends qu’un sourire amical
Chatouille mes sourdes oreilles
Cela devient vraiment vital
Mes émotions sont en sommeil
https://www.instagram.com/untrucpoetique/
Texte numéro 9 – Silas – Face cachée
le jour où La Mort a frappé à ma porte
@Silas.auteur
en plus des leurres et des pleurs
Elle a pris une part de moi
l’a cachée
loin des yeux loin du cœur
ce jour-là Elle m’a pris ma capacité d’aimer
l’a cachée
car il est plus facile de vivre avec La Mort qu’avec L’Amour
car on souffre moins de La Mort sans L’Amour
L’Amour s’est tu
cette capacité cachée est toujours là
quelque part en moi
je la sens
quiète
en sommeil
https://www.instagram.com/Silas.auteur/
Texte numéro 10 – Az.u.r – Ôde à l’indolence
« Driiing »
@Az.u.r.
Entre rêve et réveil, j’entends
L’appel au moi dormant
De la réalité – alitée, je le reste pourtant
Les yeux clos, ensuqués de la veille
Le coeur gros, fatigué des querelles
Qui ressassent les verticalités criantes
De cruelles vérités palpitantes
Pou-toum, Pou-toum.
Pitié, quelques minutes encore
Pour réconcilier mes paupières – pauvres pierres qui ne sont pas de plomb
Et sous lesquelles se déploient
des chimères
Bien au-delà de l’horizon
Bien au-delà de la raison
De mon repos, elles se repaissent
Mais ne trépassent pas tout à fait
Si la trêve délassante doit cesser
Elles s’immiscent alors dans les creux secrets de mon crâne et de ces crevasses se déversent
des rêvasseries massives
– Des machinations d’imagination
Où l’avenir appartient
à ceux qui se rêvent tôt
À ceux pour qui l’alarme, la larme, l’arme – et là ! l’âme
Ne seront jamais plus à coups tôt tirées
Du lit.
Pour eux parfois mère veille,
Pour eux parfois père sonne.
Encore quelques secondes
À se languir vaguement du décompte…
Tic-tac, sur-saut
Du lit.
Battements du temps
Battements de cils
Battements du coeur
Des tas de battements donnent au total…
L’abattement
et la torpeur.
Au bout du compte :
Faites donc un somme.
https://www.instagram.com/Az.u.r.
Texte numéro 11 – Oni Rick – Le parfum du sommeil
Brûme fraîche herbacée balayée par un vent gourmand. L’éveil est une feuille matinale, envahie par la rosée qui perle sur son hôte. Son contraire est un sucre, qui diffuse son confort lorsqu’enfin, il se morfond.
@Oni_rick
Inspiration
Le parfum du sommeil est d’une rareté sans pareille. Un jour désiré, l’autre redouté, il présage toujours un combat sans espoir. Ses notes de tête discrètes irritent l’éveil, piquent les yeux. Pendule hypnotique, tic. Graine d’insomniaque, tac. Le tintement sourd des paupières qui papillonnent, cognent. C’est la lutte de la veille.
Expiration
Bruit étouffé, le battement des cils dessine les ailes de la résistance. Légère, elle s’envole, dévoilant les notes de cœur. Séduction. Tentation.
Inspiration, expiration
La garde succombe sur son coussin sucré. Les notes de fond pèsent sur les paupières, devenues lourdes. En émane l’obscurité. Il faut se résigner, facultés en sommeil.
https://www.instagram.com/Oni_rick
Texte numéro 12 – Bflow – Diagnostic
Il y a quelques heures, j’ai posé mon diagnostic
@Florent_beauvois_page_auteur
Lorsque j’ai vu, d’un coup, s’agiter l’aiguille du réveil
Il est fiévreux, en celsius il a atteint un pic
C’est pour ça que depuis avec attention je le veille
C’est mon rôle de garder un œil ouvert sur son état
Je n’peux pas fermer les yeux face à la somme de ses symptômes
J’ai peur, même si je sais bien que ça dépend des cas
Je flippe pour moi, ma femme mais surtout mes cinq mômes
L’éveil ne sera total que quand il deviendra ronflant
Notre seul espoir de pas morfler, repose désormais sur Morphée
Qui saura peut-être l’apaiser d’une douce caresse sur son flan
Mais plus le temps passe, plus je comprend que c’est mort, j’fais
Les cents pas, j’respire mal, j’suis en pleine apnée du réveil
Je mate la grande télé reliée depuis peu à l’ordi
On est dans de beaux draps, faut que la nuit porte conseil
Même si on n’y pourra plus rien quand elles viendront creuser leurs lits
Il est venu troubler mon sommeil, en quittant le sien si profond
En brisant tous les cycles, et en se foutant des phases
Hier il était si paisible, plongé dans un sommeil de plomb
Paradoxal de dire ça au moment où j’écris ces phrases
Je ne peux plus ni faire un somme ni faire une pause tout à l’heure
Je n’dormirais pas sur mes deux oreilles et mes deux oreillers
Tout comme le sien, mon sommeil ne sera pas réparateur
Je suis désolé mais je ne vais rien pouvoir enrayer
Je crains de ne pouvoir me reposer sur personne
Même face à ces forces là, les égos aiment avoir raison
C’est décidé il est grand temps que l’alarme je sonne
Et dans ma liste, je coche « Marre de subir ses livraisons »
Je ferme les paupierres, rêve d’un dur contact peau-pierres
Bercé par des vibrations, sûrement dues au dérèglement
Il serait si chouette de remonter ma couette au deux tiers
Mais il est interdit de s’assoupir, c’est ecrit dans le réglement
Malgré la fatique, j’épaule encore mes homologues
Car il vient de doter le ciel nocturne d’un soleil
Vous venez de découvrir une nuit de crise de sismologue
Moi j’aurais bien aimé que mon volcan reste en sommeil
https://www.instagram.com/Florent_beauvois_page_auteur
Texte numéro 13 – Le Noctambule – En sommeil…
En sommeil…
@le.noctambul
J’y ai laissé des mots, des non dits,
Des sentiments comme des passions.
Doucement, sûrement, j’y ai laissé s’éteindre
Ce que aucunes n’a jamais voulues étreindre.
Un soir j’y ai même abandonné mon coeur,
Espoir de ne plus y sentir cette triste peur.
En sommeil…
J’y ai laissé sans le moindre mémo ou édit
Les ressentiments de ce cœur en fission.
Acceptant de ne plus pouvoir l’atteindre
Mes lacunes j’ai voulu venir dépeindre.
Dans l’espoir d’éviter la dernière heure
Trop tard j’me suis offert à cette fleur.
https://www.instagram.com/le.noctambul/
Fais Dix Vers #412 – En Sommeil
J’ai entendu l’orage sous un ciel bleu azur,
Le courage perdu d’un coeur qui en oublie la mesure,
J’ai fait taire mes pleurs, quand mes poings se sont fermés,
Une fleur sous terre attend secrètement de germer,
J’ai goûté aux larmes salées de l’océan qui s’efface,
Au fourreau d’une lame qui laisse le sang de glace,
J’ai masqué la colère dans le silence d’un sourire,
Une fleur sous terre attend toujours de s’épanouir,
Dans le calme versatile de ce qui n’est pas encore dit,
Sommeille le terreau fertile des vieux volcans endormis.
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Merci à Alep, D., Idéesdodues, Flo face à la plume, Mathilde, Nicole, Roselivres, et Thomas et un anonyme de m’y soutenir !
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